En France 64 sandwichs sont vendus chaque seconde en moyenne, ce qui représente un chiffre d’affaire annuel de plus de 7 milliards d’euros. Ce chiffre est en augmentation constante et attire toutes les convoitises. De grandes enseignes et de petits artisans se battent pour conquérir le marché de votre pause déjeuner.
Près de deux milliards de sandwichs sont achetés en France chaque année. La part du chiffre d’affaire liée aux sandwichs et plats préparés dans les boulangeries gagne du terrain sur la part traditionnelle du pain et des viennoiseries et tend même à la surpasser. Cet énorme marché de 7,1miliards d’euros (en 2012) est en constante croissance et attire toutes les convoitises.
Un effacement des frontières entre les différents acteurs
Du classique jambon-beurre au hamburger, en passant par la salade en barquette, tous les supports de « snacking », c’est à dire de restauration rapide et mobile connaissent cet essor. Et tous les acteurs de la pause déjeuner souhaitant en profiter, on assiste à un effacement des frontières traditionnelles entre les différents types de commerces proposant du snacking. Les boulangeries diversifient leur offre, en proposant hot-dogs ou quiches. La chaîne de boulangeries Paul propose quant à elle depuis l’an dernier des burgers. Les pizzerias s’adaptent au consommateur nomade en offrant des paninis, et KFC sert un sandwich au Reblochon. Même chez Mac Donald, le classique Big Mac ne suffit plus à satisfaire les travailleurs pressés et affamés que nous sommes. La firme américaine, qui sait adapter ses menus aux habitudes alimentaires des pays dans lesquels elle s’implante propose en France sandwichs, croque-monsieur ou salades pour attirer une clientèle plus large.
Mais n’allez pas croire que les français tournent le dos au hamburger. Après avoir quitté le pays en 1997, ne pouvant se faire une place face à la concurrence de Quick et Macdonald, Burger King fait petit à petit son retour avec succès. Malgré la réapparition de ce géant et la multiplication des restaurants de burgers dans les grandes villes, le PDG de Macdonald considère toujours la France comme le plus pays le plus rentable pour le groupe après les Etats-Unis.
Miser sur autre chose que le sandwich lui même
Acheter un sandwich ou un hamburger, cela peut se faire n’importe où : dans une boulangerie artisanale ou industrielle, au supermarché, au comptoir d’un bistrot, auprès d’un food-truck ou dans un fast-food.
Pour se différencier, petits commerces et grands groupes misent bien sûr sur le goût et l’originalité de leurs produits, mais surtout sur l’environnement dans lequel il sera proposé et consommé. Ainsi, de plus en plus de restaurants de burgers gastronomiques fleurissent dans les grandes villes, attirant une clientèle habituée à sortir au restaurant avec un plat plus couramment englouti par manque de temps.
Certains restaurants de grandes chaînes de fast-food ou de boulangerie proposent en plus du wifi, comptoirs, prises électriques, canapés, télévision, et deviennent de véritables espaces de détente ou de travail. On ne veut plus attirer uniquement le consommateur de passage voulant manger son sandwich en marchant, mais aussi le travailleur en déplacement, les étudiants en révision ou la réunion hebdomadaire de l’entreprise d’en face.
L’ingrédient qui préoccupe le plus les directions de chaînes de boulangerie ne se retrouve dans aucun sandwich, puisqu’il s’agit du café. Chez Paul par exemple, on pense sérieusement à introduire des capsules Nespresso pour remplacer le café jugé médiocre.
Conquérir le Monde
S’il est fondamental de rester compétitif auprès du consommateur français, les grandes enseignes mènent la guerre du sandwich hors de nos frontières, parfois très loin.
Depuis des décennies déjà, certains de nos restaurateurs, cuisiniers et boulangers émigrent aux quatre coins du Monde et profitent de la bonne réputation de la cuisine française. Les chaînes de sandwicherie françaises les suivent avec plus de frilosité. Si les elles sont parfaitement adaptée et bien appréciée de la clientèle hexagonale, elles se retrouvent à l’étranger confronté à un tout autre contexte. Les produits vendus doivent s’adapter aux gouts des clients de différentes cultures et au climat, notamment au taux d’humidité, facteur important en boulangerie. Ils font également face à des concurrents régionaux bien implantés. En Chine par exemple, un marché très attractif d’1,3 milliards de clients potentiels, notre gastronomie est concurrencée par des chaînes chinoises, japonaises ou coréennes, certainement mieux préparées aux palais asiatiques.
Avec quelques 5,4 millions de sandwichs consommés chaque jour en France, votre pause déjeuner est un enjeu économique énorme, si bien qu’un salon lui est dédié chaque année à la Porte de Versailles. Une chose est sûre, avec la multiplication des activités personnelles et professionnelles et des modes de vie de plus en plus mobiles, le sandwich a encore de beaux jours devant lui.