Anatomie de l’industrie des moyens de paiements

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Le 2 juin, la France a tenu ses Assises des moyens paiements afin de réfléchir à la modernisation des systèmes de paiement. Après la croissance connue en 2014 par l’industrie, cette dernière connaît des signes de ralentissement. Une adaptation aux nouvelles technologies est d’actualité et la carte bancaire n’a qu’à bien se tenir.

paiement mobile

Les moyens de paiement caractérisent les techniques qui existent pour effectuer des transactions financières. La carte bancaire, le chèque, les espèces, le virement ou le prélèvement automatique en sont les exemples les plus répandus en France. L’émergence des nouvelles technologies ont profondément contribué à la mutation profonde de cette industrie. La large utilisation et démocratisation des téléphones mobiles font du paiement mobile l’un des plus populaires aujourd’hui, notamment dans les pays en voie de développement. Cette industrie, qui repose sur une évolution très rapide des technologies, doit donc s’adapter à la vitesse, sans quoi les leaders du marché pourraient bien en perdre beaucoup.

Les tendances en France

Lors des Assises des paiements organisées le 2 juin dernier, le gouvernement français a engagé une concertation afin de permettre aux consommateurs d’utiliser leurs cartes bancaires plus largement, notamment pour les petits montants, de développer de nouveaux outils pour qu’ils puissent payer leurs factures plus facilement et de développer un calendrier d’action afin de mettre en valeur l’innovation dans le secteur bancaire. De telles mesures devraient être mises en place dans l’hexagone d’ici 2016. Un concours a même lieu jusqu’au 30 juin, qui permet aux startups françaises de développer des systèmes de paiements mobiles afin d’encourager l’innovation.

Des systèmes innovants ont été adoptés dans certaines villes françaises. Par exemple, le système « PayByPhone », une alternative de paiement des horodateurs permet de payer en ligne via un smartphone, a été mis en place début 2015 dans 40 villes de France.

Toutefois, les Français sont en effet encore un peu réticents. Le paiement mobile ne décolle pas car beaucoup le considère « inutile » et une majorité d’entre eux n’a encore jamais effectué un paiement sur un téléphone mobile. Les sondés avouent qu’ils ne sont « pas prêts » à utiliser cette solution. De plus, les commerçants sont plutôt mal équipés pour permettre à ces nouveaux moyens de séduire plus d’utilisateurs.

Le paiement sera mobile ou ne sera pas

À l’échelle mondiale, le volume des transactions mobiles était de 163,1 milliards de dollars en 2012. Il est estimé que ce volume représentera 721,4 milliards de dollars en 2017. Dans ce contexte, la finance s’oriente vers une simplification des paiements.

Aux États-Unis, les géants comme Apple, Facebook, Amazon et Google sont en train de construire de véritables empires autour de cette thématique, en créant à la fois des portefeuilles en ligne (les « wallets ») ou en tissant des partenariats stratégiques avec les leaders mondiaux que sont Visa et Mastercard. Chez le géant outre-Atlantique, Apple Pay est devenu la plate-forme la plus utilisée pour payer « sans contact ». Disponible sur chaque IPone6, cette application est le dernier né des nouveaux modes de paiement en ligne. Axée sur un paiement sécurisé, elle a privilégié l’intégration à des systèmes bancaires qui existaient déjà en forgeant des partenariats avec les principales banques américaines, remplaçant petit à petit le paiement par carte bleue.

Si le système de carte de crédit et de débit n’est pas remis en question, il fait appel à un système considéré aujourd’hui comme compliqué face à la simplicité permise par les nouvelles technologies. Chaque transaction implique différentes étapes auxquelles s’ajoutent les frais de transaction pour chacun des opérateurs.

Avec l’évolution des nouvelles technologies, les tendances de l’industrie des moyens de paiements s’orientent donc vers la sécurité, la rapidité et sans frais tout en limitant la fraude. Toutefois, ce sont les points mobiles de transaction qui auront le plus d’impact sur l’industrie. D’ici 2019, on estime que 80% des commerçants américains seront équipés en applications permettant de payer grâce aux mobiles. Aujourd’hui, 2 dollars sur 3 payés le sont avec Apple Pay. Un succès que l’entreprise a gagné en trois mois à peine.

Et la monnaie virtuelle ?

Même les pièces de monnaie se modernisent et l’or et l’argent laissent place à Bitcoin, une nouveau mode de paiement qui est en train de révolutionner la législation des transactions en ligne. Après avoir connu un franc succès et remis en question l’avenir des pièces en métal, Bitcoin a abruptement perdu de sa valeur.

En effet, derrière le concept monnaie virtuelle qui permet d’avoir un portefeuille virtuel sans passer par les banques, il est toutefois nécessaire de créer des pièces soumises à un logarithme, donc en nombre limité. À ce titre, les 21 millions de bitcoins émis devraient être atteints en 2030. C’est principalement pour cette raison que le bitcoin a perdu de sa valeur. Comme quoi, le virtuel aussi connaît ses limites.