Huawei choisit la France pour son nouvel OpenLab européen

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Le géant chinois ouvre un centre d’excellence technologique au cœur de Paris dédié aux solutions retail, IoT/Cloud, smart cities et voitures connectées.

Le nom d’Huawei était récemment sur toutes les lèvres des passionnés de nouvelles technologies. Tout d’abord, le fabricant chinois présentait dans le cadre prestigieux du Grand Palais, la gamme P20, des smartphones bardés d’intelligence artificielle avec lesquels il veut rivaliser avec Samsung et Apple. Quelques jours plus tard, le groupe inaugurait l’OpenLab de Paris, un espace dédié à l’innovation, le second du genre en Europe. Avec cette ouverture, Huawei affirme ses ambitions françaises et européennes.

Signe des temps, le géant chinois a pris ses quartiers au 101 boulevard Murat dans le 16e arrondissement, adresse de l’ancienne résidence d’Edgar Brandt, le magnat l’électroménager. À la fois centre d’excellence technologique et showroom du savoir-faire d’Huawei, l’OpenLab, et ses 1000 m², est le plus important de la marque sur le vieux continent. Il permettra au fabricant et à ses partenaires de développer des produits ou des solutions adaptés aux besoins de leurs clients.

Une organisation en quatre pôles

Huawei a organisé son OpenLab parisien en quatre pôles choisis en fonction des besoins du marché français. Il sera le cœur du développement d’offres autour du retail, de l’Internet des objets (IoT) et du Cloud, des smart cities et des voitures connectés. Parmi les 50 partenaires associés au projet on trouve notamment PSA, Thales ou Orange. En 2016, l’opérateur téléphonique représentait 10 % du chiffre d’affaires français d’Huawei qui lui fournit notamment des solutions Cloud.

Le partenariat signé en novembre dernier entre Huawei et PSA préfigure les produits futurs de l’OpenLab. Le constructeur automobile présentait récemment la DS 7 Crossback, sa première voiture connectée née de cette collaboration. Le véhicule utilise la plateforme « Connected vehicle modular platform » (CVMP), s’appuyant sur la solution IoT OceanConnect et sur le Cloud public d’Huawei, technologies autour desquelles l’entreprise chinoise veut créer un écosystème regroupant notamment des constructeurs et des développeurs d’application.

Vers une digitalisation massive

Avec ses OpenLab, Huawei a de grandes ambitions. Selon Shi Weiliang, directeur d’Huawei France, le groupe mise sur une digitalisation massive : « Nous voulons amener le digital partout, dans chaque famille, chaque organisation. Nous voulons construire un monde digital connecté et intelligent ». Huawei laisse toutefois une large autonomie en « construisant une plateforme sur laquelle les clients et leurs partenaires peuvent se connecter et créer leurs propres applications ».

Huawei investit ainsi massivement dans la R&D, soit 10 milliards de dollars par an sur les dix prochaines années. La France, où 100 chercheurs sont employés, est au cœur de sa stratégie d’innovation. Avant l’OpenLab, le groupe y avait installé des centres de recherche dédiés à l’intelligence artificielle, à la 5G, au design et aux chipsets. Pour Shi Weiliang, « le pays a une très bonne méthodologie pour développer les talents dans les domaines des algorithmes et des mathématiques ».

De l’automobile, du retail et du luxe

Le directeur général d’Huawei France estime que les métiers traditionnels « sont en train d’être challengés ». A commencer par l’automobile, le retail ou le luxe, des secteurs où le savoir-faire français est reconnu en Chine. Avec l’OpenLab et au travers de différentes coopérations signé avec Huawei, les entreprises hexagonales pourront développer dans un premier temps des solutions pour les marchés où le groupe chinois est fortement implanté avant de les déployer progressivement en France.

L’OpenLab de Paris est le premier d’une longue série. D’ici fin 2019, Huawei devrait avoir 20 espaces similaires à travers le monde. Progressivement, Huawei s’affirme aux yeux des Européens comme étant plus qu’un concepteur de smartphone et se pose en acteur majeur de la transformation digitale. Si le groupe chinois a jeté l’éponge aux États-Unis, il a séduit des clients de premier ordre de ce côté de l’Atlantique, à l’instar de Sodexho et n’entend pas s’arrêter là.