Portrait de Hélène Courtois, le cosmos à portée de Terre
Biographie

Hélène Courtois, le cosmos à portée de Terre

Vice-présidente

47 ans

L’astrophysicienne française de réputation internationale aime à transmettre au grand public ses travaux et sa passion pour l’univers.

Hélène Courtois est astrophysicienne, et plus spécialement cosmographe. En 2014, elle se fait connaître en révélant le superamas de galaxies Laniakea (horizon céleste immense en Hawaïen), le plus gigantesque ensemble de galaxies identifié à ce jour, et qui abrite notre voie lactée. Directrice d’une équipe de recherche en cosmologie à l’Institut de physique nucléaire de Lyon, elle est aussi codirectrice de deux consortiums internationaux : le Cosmic Flows et le CLUES, qui étudient les flux de 30.000 galaxies.

Sa fascination pour le cosmos, elle aime la partager avec le public. Elle est la marraine, avec l’astronaute Michel Ange Tognini, du planétarium de Vaux-en-Velin, qui a rouvert en mars 2014. Sur son temps libre, elle participe aux activités pédagogiques et scientifiques du Planétarium. Elle y fait venir ses étudiants pour des séances d’observation des étoiles sous le dôme, et prend plaisir à faire découvrir cette science qui la fait vibrer.

Un planétarium humain et interactif

Elle a tenu à rendre le planétarium ludique, humain et interactif. Avec le Cosmotron, chacun peut créer son propre univers, sa planète imaginaire. « J’aime les chemins qui ne sont pas académiques, les sciences émergentes. La science, c’est une curiosité du quotidien » explique-t-elle.

Son désir d’ouverture et de transmission s’applique aussi à la communauté scientifique. Toutes les données récoltées depuis 2006 sont rassemblées dans une base de données gratuite qu’elle a contribué à créer, l’Extragalactic Distance Database, dont le dernier catalogue date de 2013.

Sa vocation, elle la doit à son enseignante de physique qui passait à ses élèves de 1ère des cassettes d’Hubert Reeves. “Il parlait de nucléosynthèse à travers l’astrophysique. Je me suis dit que ça avait l’air vraiment pas mal !” Sa curiosité et un certain goût du risque lui font choisir ce métier, qu’elle qualifie d’atypique, aux débouchés plus qu’aléatoires. A 23 ans, elle choisit de réaliser sa thèse de doctorat sur un objet spatial qui la fascine, une grande masse mystérieuse tapie derrière la voie lactée qui semble attirer à elle multitude de galaxies.

Des télescopes de plus de 100 m de diamètre

Avec audace et détermination, elle se lance dans l’aventure, passant 3 ans dans le bush australien, loin de tout, à observer le ciel pendant des nuits entières. Hélène se sent l’âme des grands navigateurs en quête de nouveaux continents. Dans le cosmos, presque tout reste à faire : « on ne connaît encore et avec une précision relative que 2 % de notre Univers observable ! ”

Mais sa recherche est limitée alors par le manque de puissance des télescopes. Aujourd’hui Hélène et ses confrères opèrent sur des radiotélescopes géants de plus de 100 m de diamètre. C’est grâce à cette nouvelle technologie que l’équipe internationale de recherche Cosmic Flows (flux cosmiques) a pu mettre au point et révéler en images 3D animées sa découverte de Laniakea, le superamas de galaxies mesurant 500 millions d’années lumières de diamètre. La nouvelle fait la Une de la revue Nature en septembre 2014.

Fidèle à sa démarche didactique, Hélène Courtois publie en octobre 2016, Voyage sur les flots de galaxies aux éditions Dunod, un ouvrage dans lequel elle raconte sa quête pour cartographier l’univers, et le parcours qui l’a amenée à la découverte de Laniakea. « Je souhaite proposer une vision simplifiée de l’univers et des lois physiques qui le régissent » explique-t-elle. Elle est présente également sur le Net avec des interviews et vidéos didactiques.

Pour Françoise Combes, de l’Observatoire de Paris, Hélène Courtois est un modèle d’accomplissement pour les femmes voulant réussir dans la recherche. Chevalier de l’ordre des Palmes académiques, et membre sénior de l’Institut universitaire de France depuis octobre 2015, Hélène poursuit sa recherche sur le cosmos, tout en gardant les pieds bien sur terre car pour elle, “la science, ce n’est pas des équations, c’est la vie.”