Thierry Leyne, le financier allié à DSK

Une rencontre, une amitié, et maintenant une association dans le monde de la finance. En faisant la connaissance de Thierry Leyne début 2012, Dominique Strauss-Kahn ne se doutait certainement pas de la tournure qu’allait prendre cette relation.

Actif dans le monde des affaires depuis 1987, Thierry Leyne, 48 ans, a d’abord suivi une formation d’ingénieur civil au Technion de Haïfa, en Israël, puis à l’Ecole polytechnique de Bruxelles, avant d’obtenir un diplôme d’analyste financier en France. De double nationalité franco-israélienne, Thierry Leyne exerce des activités de gestion et d’investissement dans diverses sociétés, puis s’installe comme entrepreneur indépendant. Toute sa carrière a été effectuée dans le domaine de la finance, sous l’égide des autorités bancaires et des marchés financiers.

Entrepreneur frénétique

Très actif, il cofonde en 1988 Cegela Gestion, l’une des premières sociétés de gestion française agrée par la Commission des Opérations de Bourse. Puis s’associe à des investisseurs pour créer Axfin, société spécialisée dans les transactions financières par internet. Une réussite, puisque Axfin est introduit en bourse en 1999 et appartient maintenant à BNP Paribas. Mais le plus éclatant succès de Thierry Leyne reste la fondation d’Assya, une société d’investissement cotée sur le Marché Libre d’Euronext. Depuis 1994, la compagnie ne cesse de croitre et de diversifier ses investissements, et s’est notamment portée acquéreuse de Global Equities Capital Markets, intermédiaire prépondérant sur le marché des actions pour les investisseurs institutionnels. Jamais rassasié, Thierry Leyne crée par la suite la société Anatevka, toujours dans le secteur financier, et spécialisée dans la gestion de patrimoines privés.

Fusion

Ces différentes sociétés fusionnent en 2010, permettant à Thierry Leyne de devenir un acteur majeur de la finance mondiale. Assya se positionne dans la majorité des services financiers : gestion d’actifs, intermédiation, banque d’affaire et capital-risque sont ses principales activités. Le modèle est calqué sur les banques d’investissements anglo-saxonnes, et une stratégie d’expansion mondiale permet au groupe d’être présent dans neuf pays. Le montant des actifs gérés par le groupe s’élève à 850 millions d’euros. Un franc succès pour Thierry Leyne, dont les projets ne s’arrêtent pas là.

Une rencontre avec DSK

Après sa mise à l’écart du paysage politique français, Dominique Strauss-Kahn a souhaité se servir de son expertise afin de se tourner vers d’autres activités. Lorsqu’il fait la connaissance de Thierry Leyne en 2012, les deux hommes, en plus de bien s’entendre, flairent les avantages qu’ils auraient à travailler ensemble. L’un maitrise parfaitement tous les paramètres de la finance mondiale ; l’autre entend mettre à disposition son expertise et son carnet d’adresses. La coopération commence doucement : tous les deux mois, Dominique Strauss-Kahn expose ses analyses économiques aux cadres d’Assya. Puis, l’année suivante, Thierry Leyne, qui ambitionne de créer une banque dans le jeune état du Soudan du Sud, demande conseil à son ami. Les deux hommes travaillent alors sur ce projet, qui aboutira à l’inauguration en grandes pompes de ladite banque, en présence de Thierry Leyne… Et de Dominique Strauss-Kahn, accueilli comme s’il était toujours à la tête du FMI.

LSK

La relation entre les deux associés prend une nouvelle tournure en septembre 2013, lorsqu’est créée l’entité LSK, pour Leyne Strauss-Kahn & Partners. Pour cela, la compagnie financière Anatevka est rebaptisée et réorganisée. En détenant 40% des parts, Thierry Leyne en devient le CEO, laissant à Dominique Strauss-Kahn, qui détient 7% des parts, le poste de président. Basée au Luxembourg, LSK compte une centaine d’employés et sa gestion d’actifs, pour ses clients européens, dépasse le milliard d’euros, soit le double qu’en 2012. Pour Thierry Leyne, ce chiffre devrait encore doubler en 2014.

Fonds d’investissement

Thierry Leyne entend insuffler une dynamique dans sa banque d’affaires, et s’est fixé un premier gros objectif : la création d’un « hedge fund », accompagné d’une levée de 2 milliards de dollars. Sans connaitre le passif des deux hommes, l’ambition de ce nouveau fonds paraitrait démesurée. Mais Thierry Leyne assure que de nombreux investisseurs, ainsi que des fonds de pension, seraient prêts à investir. Quant à Dominique Strauss-Kahn, il s’occupe activement de lever des capitaux en Chine, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis. Même si le fonds est toujours en attente des agréments requis, nul doute que les efforts des deux associés aboutiront à sa rapide mise en place. Les talents financiers de Thierry Leyne ne sont plus à prouver, lui qui, depuis plus de 27 ans, mène subtilement, et avec succès, sa carrière de financier.