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Ecole hôtelières : l’excellence de la filière suisse

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L’institut TNS Sofres vient de publier fin 2013, son nouveau classement mondial des écoles hôtelières. Comme lors des éditions précédentes, les établissements suisses se distinguent. Ils occupent les trois premières places, confirmant la suprématie helvète dans cette filière.

En 2013, comme en 2011, la Suisse est à l’honneur dans le classement des meilleures formations hôtelières mondiales édité par l’institut TNS Sofres. Dans le top dix du palmarès, on trouve quatre établissements helvétiques dont trois aux trois premières places. Du 1er au 3ème ce podium se compose de : l’Ecole Hôtelière de Lausanne (EHL), l’institut Glion et l’école hôtelière Les Roches. L’Ecole Hôtelière de Lausanne occupe la première place du classement depuis la création du palmarès en 2007.

A l’origine du tourisme

Pour établir son palmarès, la Sofres a interrogé les managers et responsables RH des grands groupes hôteliers mondiaux. Ce classement 2013 montre une montée en puissance des établissements asiatiques. La France occupe une modeste place avec une seule école dans les dix premiers, l’école Vatel. Mais il semble bien qu’à l’instar du Champagne pour la France, des cigares pour Cuba, la formation hôtelière soit devenue une spécialité helvétique.
Pour comprendre la suprématie de la Suisse dans les arts de la table, il faut remonter à l’origine du tourisme. Car c’est en Suisse que l’hôtellerie de luxe voit le jour. C’est le célèbre César Ritz, dont le nom est aujourd’hui associé à l’idée d’excellence et de raffinement, qui a le premier développé ce marché. Pour servir la clientèle huppée de ces nouveaux palaces, il a fallu rapidement former du personnel. C’est en 1893, que l’Ecole Hôtelière de Lausanne devient le premier établissement mondial à proposer une formation aux métiers de l’accueil.

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Plonge, lavage et ménage

Il ne faudrait pas pour autant imaginer les établissements suisses comme de vénérables et poussiéreuses institutions où de vieux maîtres d’hôtel divulguent les secrets du placement des couverts sur la nappe. Les étudiants qui arpentent les campus se destinent à des postes de responsabilité. Les matières dispensées ne se différencient pas de ce qu’une haute école de management peut proposer à ses élèves. Pour le MBA en gestion hôtelière, par exemple, les étudiants devront exceller dans la stratégie des affaires, les finances, les RH, le marketing, la communication…
Cependant, le savoir de ces futurs managers, cadres et cadres supérieurs, reste ancré dans la tradition. Le service y est enseigné comme un art, dont les futurs responsables ne doivent ignorer aucun des secrets. Ainsi au cours de leur cursus, les étudiants n’échapperont pas à la plonge, la lessive ou le ménage. C’est un peu comme si l’on proposait aux étudiants d’HEC, de tenir la caisse d’un supermarché ! Et la recette fonctionne. Le secret équilibre entre tradition et modernité séduit les recruteurs. Ce sont en priorité les responsables des chaines hôtelières de luxe (Marriott, Hyatt, Four Seasons) qui proposent des postes. Mais de plus en plus, des entreprises qui n’opèrent pas dans l’hôtellerie sont séduits par ces étudiants. Leur profil présente bien des atouts : le souci du client, le sens de l’excellence, l’habitude de l’international. C’est ainsi que les secteurs du luxe ou du transport aérien recrutent dans les établissements hôteliers.

65 millions d’emplois

Le succès est tel que lors de la remise des diplômes, plus de 85% des étudiants qui s’apprêtent à être honorés a déjà trouvé un poste ou reçu plusieurs offres sérieuses. Et pourtant le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter. Depuis les années 80, l’Ecole Hôtelière de Lausanne a vu ses effectifs passer de 600 à près de 2000 élèves. Aujourd’hui, les étudiants arrivent sur les campus en provenance du monde entier. On trouve souvent plus 80 nationalités différentes représentées dans ces écoles.
Et les perspectives d’avenir sont radieuses. Une étude du World Travel and Tourism Council (WTTC) prévoit que d’ici 2021, 65 millions d’emplois seront créés dans le secteur du tourisme. Le tourisme est amené à devenir l’un des plus grands employeurs mondiaux représentant 10% des travailleurs de la planète. Aujourd’hui, plus de 3500 projets d’hôtellerie de luxe sont en cours d’édification dans le monde.
Il semble bien alors que pour longtemps encore, c’est sur les bords du lac Léman, les pentes de Crans Montana où les alpages du canton du Valais que se formeront l’élite des palaces mondiaux.