La perte de poids, être mince… une obsession et un marché juteux pour des industries qui ont compris cela en proposant toutes la pseudo-solution miracle. Et ce marché a de beaux jours devant lui !
Aujourd’hui, que ce soit pour des raisons de santé ou d’esthétique, on doit être mince et on est prêt à dépenser de l’argent pour çà, et même beaucoup d’argent. Alors qu’hier pour maigrir, on devait faire plus de sport ou manger moins et plus équilibré, aujourd’hui, avec le développement des technologies et les avancés médicales, on nous offre de maigrir sans efforts. Ces solutions développées par des professionnels en prennent souvent pour leur grade dans les analyses mais restent un business plus que jamais florissant qui pèse des millions de dollars : focus sur les pilules miracle, et la chirurgie !
Depuis de nombreuses années, les laboratoires sont à la recherche du produit miracle qui permettra de mincir sans faire plus d’effort que d’avaler un cachet, boire un verre ou s’appliquer une pommade. Ainsi, coupes faim, tisanes drainantes, bloqueurs de graisse, crèmes amincissantes, anticellulite et autre produits en tout genre en libre service occupent une place conséquente dans les pharmacies. De temps en temps, un laboratoire prétend avoir trouvé « la formule » et avec une stratégie marketing très bien ficelée inonde le marché du saint graal attendu par tous les adeptes.
Ainsi on peut citer en 1985 le laboratoire Servier, qui avait commercialisé l’Isoméride censé réduire la consommation des glucides et réguler le poids. Il restera une dizaine d’années sur le marché et comptera une dizaine de millions d’adeptes puis sera interdit suite à la découverte des complications pulmonaire et cardiaque qu’il engendrait et qui causa le décès d’un utilisateur. Le laboratoire a été condamné en 2011 à verser 145 500 Euros à la famille du défunt. C’est d’ailleurs le même laboratoire qui a commercialisé le Mediator, à l’origine un médicament destiné au diabétique mais qui a été largement utilisé par des personnes qui voulaient perdre du poids. Les effets secondaires de ce médicament sont la cause de 500 décès.
« Un vrai produit business dont l’efficacité est proche du néant »
Malgré ces échecs, ce genre de produit ne semble pas effrayer et le dernier en date de ces produits miracles qui font le buzz est la pilule Alli des laboratoires Glazosmithkline.
Commercialisée en 2009, le succès a été immédiat. Pourtant, le Docteur Jean-Michel Cohen déclare : « Alli est un vrai produit business dont l’efficacité est proche du néant » En effet en lisant clairement la notice, on se rend compte que son utilisation doit être associée à un régime et dans le cadre d’une perte de 3 kg, la prise de Alli permettrait une perte supplémentaire de 15 g.
D’autre part, il est à l’origine d’effets secondaires tels que des diarrhées incontrôlables et une baisse de l’absorption des vitamines. Fabienne Bartoli, adjointe au directeur général de l’Afssaps déclare que « la décision européenne pour sa mise en vente libre ne correspond pas aux recommandations des autorités sanitaires françaises d’une prise en charge médicale globale de l’obésité »
L’engouement pour ce genre de produit mais également la stratégie marketing des laboratoires sont tels que le succès reste au rendez vous. Pour exemple, le chiffre d’affaire de ce produit pour Glazosmithkline est de 230 Millions de dollars annuels.
Liposuccion : la graisse chassée par la porte rentre par la fenêtre
Les 20 dernières décennies ont été la période du boom de la chirurgie esthétique. A l’origine de ce succès, les baby-boomer, la génération qui refuse de vieillir. La chirurgie esthétique n’est plus désormais réservée aux stars d’Hollywood. C’est un service grand public dont l’opération la plus demandée est la liposuccion. Destinée aux impatients qui veulent être plus mince sans faire d’efforts, la liposuccion est l’opération de chirurgie esthétique la plus courante représentant 23% de ce marché avec 2, 175 millions opérations par an, ce marché pèse 570 millions d’Euros avec une croissance annuelle de 7% de 2010 à 2014.
Malgré l’essor de ce marché plus que jamais florissant, de plus en plus d’études démontrent que la liposuccion est efficace seulement à courts termes. Ainsi une étude récente, par les docteurs Teri L. Hernandez and Robert H. Eckel de l’université du Colorado, établit que la graisse éliminée par la liposuccion revient. Suite à cette étude, les chercheurs déclarent que la graisse chassée par la porte rentre par la fenêtre.
Malgré tout, la multiplication des études discréditant la liposuccion ne semble pas avoir d’effet sur le succès de cette technique et ce business reste en plein essor.
Nous avons, d’une part les média qui nous bombardent d’image faisant l’apologie de la minceur dans les magazines féminins, le cinéma, la télévision, les émissions de téléréalité, internet, les forums, etc. D’autre part, nous sommes bombardés de publicités aux sein même de ces médias, dont ils sont aussi les annonceurs, faisant l’apologie des produits qui pourraient nous rendre mince et ressembler aux modèles qu’on voit tous les jours dans ces mêmes médias.
Dans ce cercle vicieux, les études scientifiques qui montrent le risque ou l’inefficacité de ces produits n’ont que peu de chance de faire écho auprès du grand public et le marché de la perte de poids n’est pas prêt de perdre de la vitesse.