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La presse numérique gagne encore du terrain en 2013

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Le rapport Reuters 2013 analyse la manière dont les médias sont en train de se transformer en faveur des formats numériques et pluri-plateformes. L’accès aux médias depuis les Smartphones et les tablettes, en particulier, a considérablement augmenté depuis un an.

Grands gagnants de 2013, les tablettes et les mobiles ont connu une croissance sans précédent dans les médias. En moins d’un an, le nombre d’internautes qui consultent les informations sur leur tablette a doublé dans la plupart des pays étudiés. Au Danemark le nombre de lecteurs a progressé de 13% à 25%, au Royaume-Uni, de 8% à 16%, en France de 6% à 11% et en Allemagne de 5% à 10%. De plus en plus ergonomiques, les applications médias permettent de payer un abonnement en quelques clics et d’élargir ses recherches en quelques instants.

Deux fois plus de lecteurs sur les tablettes numériques

La lecture, l’écoute de podcasts et le visionnage de vidéos ont gagné en fluidité et en popularité. 33% des sondés ont recours à au moins deux appareils numériques dans la semaine pour suivre l’actualité, et 9% en utilisent plus de deux ou trois différents. Une diversité dans les plateformes utilisées, donc, qui se reflète aujourd’hui dans les médias : la tendance est à une grande mobilité, avec une actualité en temps réel, et un partage d’informations le plus efficace possible.

L’étude de Reuters qui concernait en 2012 cinq pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne et Danemark), s’est élargie à quatre nouveaux venus : le Japon, le Brésil, l’Italie et l’Espagne. Les enquêtes ont été conduites par les plus prestigieuses universités européennes : le Hans Bredow Institut à Hambourg, l’Institut des Sciences Politiques de Paris, et le Centre for Power, Media and Communication de l’Université de Roskilde au Danemark. Les partenaires académiques de Reuters ont également menées des études approfondies dans leurs propres pays, avec un angle sur des problématiques nationales qui vient étayer les propos de ce rapport.

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Le monde en un click

Outre la progression des tablettes numériques, le rapport souligne l’importance accrue des réseaux sociaux en matière d’informations. Google+, Twitter, Facebook n’ont jamais été aussi actifs, aussi proches que possible du temps réel – jusqu’à manquer cruellement de source – et aussi faciles à partager. Grâce aux abonnements, gratuits ou payants, aux fils d’actualités et aux « followers » (les utilisateurs de Twitter), tout ce qui se passe dans le monde entier se retrouve instantanément sur les divers supports consultables sur le net.

Cette nouvelle manière de s’informer a des conséquences sur l’activité de la presse. La qualité des médias peut en souffrir, car produire des informations à la minute signifie forcément moins de soucis du détail, et les faits sont souvent répétés sans en vérifier les sources ou recouper les informations. Mais les habitudes changent : le résultat de cette tendance est un traitement global de l’information plus superficiel, mais beaucoup plus rapide et simple d’accès. La fréquence à laquelle nous consultons les informations s’en retrouve grandement augmentée.

« Médias numériques » ne rime pas forcément avec « médias gratuits »

Lueur d’espoir dans un secteur de la presse largement sinistré, de plus en plus d’internautes sont prêts à payer pour accéder à des médias en ligne de meilleure qualité. Si la presse écrite n’a pas su se sortir de la crise, une crise logique due aux nouveaux formats de médias, et notamment aux journaux gratuits, les médias numériques ont su tirer leur épingle du jeu. Applications, journaux en lignes, moteurs de recherches spécialisés : de nombreux moyens existent aujourd’hui pour créer de l’actualité sur mesure, de qualité, en fonction des centres d’intérêt de chacun.

Néanmoins, les médias numériques ne remplacent aucunement les autres médias : 80% des personnes qui se servent d’une tablette regardent aussi les nouvelles à la télé. Si les formats se diversifient et se rendent plus accessibles, ils ne remplacent en aucun cas les médias traditionnels.