Depuis le 18 Septembre, un concurrent américain s’est implanté sur le monopole de Canalplay et son offre de vidéo à la demande en illimitée. Des offres de plus en plus alléchantes, un catalogue de vidéos qui n’en finit pas de s’agrandir, le marché de la VOD est en plein boum dans l’Hexagone. Mais que se cache-t-il derrière le streaming légal et illimité. Voici quelques éléments de réponses à connaître avant de signer.
Certains ne jurent que par Jacques Audiard, Christophe Honoré, ou le cinéma d’Art et d’Essai francophone de manière générale. D’autres sont plutôt Christopher Nolan, David Fincher et grands blockbusters signés Hollywood. Il y a les partisans de la VO, et les défenseurs de la VF. Mais anglophones ou non, tous sont clients d’un service français qu’ils appellent ‘‘Vidéo à la demande’’ mais qu’ils abrègent à l’américaine VOD (Video On Demand) ou ‘‘la télévision à la carte’’ chez nos amis québécois.
Un peu comme un cinéma dans le salon
La VOD, c’est un peu comme un cinéma dans le salon. S’affranchissant de la contrainte ‘‘horaires des séances’’, le spectateur choisit parmi une immense liste de films et de séries ce qu’il veut. Il le fait quand il veut et sur l’écran qu’il veut (smartphones, ordinateurs, tablettes, télévisions). En France, les concurrents s’appellent Orange OCS, MyTF1 VOD, Arte VOD… Sans quitter votre canapé, il vous suffit de commander un film, sortir votre carte bleue, préparer vos pop-corn et la séance commence. En quelques minutes, vous pouvez visionner votre film favori.
Le concept s’est développé dans l’Hexagone au début des années 2000, suite à l’arrivée du très haut débit chez les particuliers. Deuxième pays européen après le Royaume-Uni en matière d’offres, on dénombre en 2011 pas moins 88 plateformes différentes pour un chiffre d’affaires global de 217 millions d’euros (+ 44,4% par rapport à 2010).
‘‘L’offre illimitée’’ : la bataille des leaders
Le leader incontestable s’appelle Canalplay (du groupe Canal +). La marque a imposé sa popularité en implantant son service auprès de nombreux opérateurs téléphoniques et Web : Orange, SFR et Bouygues Télécom… Mais son véritable atout, c’est une offre en illimité. Plus la peine de louer les films un par un. Pour un tarif inférieur à 10€, le consommateur peut dorénavant consommer autant de vidéos qu’il le souhaite par mois.
Mais voilà, la donne risque de changer. Alors qu’il avait le monopole de l’offre ‘‘illimitée’’, le gros poisson Canalplay a récemment vu plonger dans sa mare un nouveau prédateur. Leader de la VOD outre-Atlantique, le requin s’appelle Netflix. En 2013, une étude chiffre que 1 Américain sur 3 utilise son service et accède ainsi à plus de 100 000 films en illimité. Après l’Europe du Nord et le Royaume-Uni en 2012, la Belgique en 2013, le géant continue sa croisade vers le Sud et s’implante sur le marché français le 18 Septembre 2014.
Des offres quasi-similaires à première vue :
Alors qui choisir entre l’américain Netflix et le français Canalplay ? Il semblerait à première vue que peu d’éléments distinguent une offre de l’autre.Du point de vue de l’accessibilité tout d’abord, Netflix est disponible sur la quasi-totalité des appareils numériques: ordinateurs, tablettes, smartphones, télévisions connectées et consoles de jeux. La Wii qui propose d’ailleurs quelques options supplémentaires grâce à l’écran tactile situé sur la manette.
Du côté de Canalplay, il se passe sensiblement la même chose, à l’exception des consoles de jeux. Le service n’est disponible que sur la console Microsoft, à savoir la Xbox. Néanmoins, le petit Français gagne un point grâce à sa présence sur l’ensemble des boxs Internet. Netflix n’est pour l’instant disponible sur aucune, mais prépare son arrivée en novembre 2014 chez Bouygues Télécom.
Même similitudes du côté des tarifs. Des offres entre 7 et 12 € par mois, selon le nombre d’écrans pouvant fonctionner simultanément (jusqu’à 4 chez Netflix et 5 chez Canalplay). Chaque contrat est sans engagement et vous propose un mois d’essai gratuit. Attention néanmoins si vous souscrivez à l’offre maximum Canalplay depuis une LiveBox Orange : elle ne permet pas l’utilisation de plusieurs écrans en simultané. Allez savoir pourquoi, c’est un mystère pour tous !
Le catalogue : le nerf de la guerre
La plupart des consommateurs souhaitant souscrire à une offre illimitée s’engage pour les séries. Si le catalogue n’est pas exactement le même, on retrouve néanmoins des valeurs sûres dans chaque camps : Lost ou 24 heures chrono pour Canalplay, Dexter et Walking Dead pour Netflix.
Elément étrange : la série House of Cards, pourtant produite par le groupe américain, est exclusivement distribuée par la firme française. Pour se rattraper, Netflix propose néanmoins des séries exclusives comme Orange is the new black ou prochainement Marseille. Les exclusivités du groupe Canal+ se font encore attendre sur leur service de VOD. Les dirigeants annonce un ‘‘prochainement’’.
Côté film, la situation est très critiquable. S’il est possible de louer des films environ 4 mois après leurs sorties en salles en utilisant un service VOD classique, les offres ‘‘illimitées’’ sont soumises à une législation à part. Vous ne trouverez donc aucun film de mois de 3 ans dans votre bibliothèque.
Les petits ‘‘plus’’ de chacun :
La grande différence entre les deux concurrents se fera donc sur les petits détails. Côté Netflix, on mettra en avant l’interface sobre et intuitive qui a fait sa popularité. D’autre part, il faut souligner la réussite du service recommandation automatique, très pertinent selon les nombreux utilisateurs. Cette fonction est d’ailleurs directement reliée à l’option multi-profils, un pour chaque membre de la famille.
Mais si cette dernière fonction se fait attendre chez Canalplay, le Français possède néanmoins ses points forts : une interface dynamique et familiale, ainsi qu’un profil ‘‘spécial enfants’’ ludique dans son utilisation et proposant uniquement des contenus jeunesses. D’autre part, la marque a récemment annoncé l’arrivée prochaine d’un service de visionnage des vidéos hors-connexion. Un très gros plus pour les longs voyages en train ou en avion par exemple.
Ainsi, tout juste un mois après son arrivée en France, de nombreux comparateurs accorde une légère avance au géant américain. Selon une enquête, 24 % des consommateurs connaissent déjà les services de Netflix sans que la marque n’ait dépensé pour l’instant le moindre dollar de publicité.
Mais il faut laisser un peu de temps à la firme gauloise qui ne manque pas de répondant. Canalplay promet de nombreuses bonnes nouvelles… prochainement. A suivre !