enquete

Recrutement chez les Big 4 : Deloitte se taille la part du lion ?

0

Deloitte, Ernst & Young (EY), KPMG et PricewaterhouseCoopers (PwC) sont les géants internationaux du monde de l’audit et du conseil. Les « Big Four » ouvrent une nouvelle fois les vannes de l’emploi en 2015, avec plus de 3500 postes en CDI à la clé. Qui sont réellement ces incontournables et quelles sont leurs stratégies de recrutement ?

Du Big 8 au Big 4

Egalement dénommés les « Fat Four », ces quatre cabinets anglo-saxons dominent de loin le marché de l’audit et du conseil mondial. A l’origine, huit entreprises se partageaient le marché dans les années 70. Le « Big 8 » a été réduit au « Big 6 » après deux fusions de taille en 1989 : Ernst & Whinney avec Arthur Young, et Deloitte, Haskins + Sells avec Touche Ross Bailey & Smart. En 1998, la fusion de Coopers & Lybrand et Price Waterhouse crée PricewaterhouseCoopers – c’est l’époque du « Big 5 ». Le démantèlement d’Arthur Andersen suite au scandale des fraudes Enron en 2002 constitue l’étape finale de l’avènement des « Big Four ».

La domination mondiale des quatre cabinets est irréfutable : en 2014, Deloitte a généré 34,2 milliards de dollars, talonné par PWC avec 34 milliards, suivi par EY avec 27,4 milliards puis KPMG avec 24,8 milliards. Présents à travers le globe, les « Fat Four » imposent également leur suprématie en France. Depuis 2011, au côté du célèbre cabinet Mazars ils détiennent l’ensemble des mandats des entreprises du CAC 40. Une forte concentration qui a permis à ces entreprises d’étendre leur emprise sur le marché français, et qui aujourd’hui ouvrent leurs portes par le biais de larges campagnes de recrutement.

Des stratégies de recrutement ambitieuses

Les quatre grands noms de l’audit affichent des ambitions assumées en matière de recrutement. En ce qui concerne ses effectifs, Deloitte arrive en tête en avec 210000 employés dans le monde et 9000 en France. PwC a plus de 195000 collaborateurs dans le monde mais seulement 4000 en France. EY emploie mondialement 190000 salariés, dont 4650 en France. Enfin, KPMG emploie 162000 personnes au niveau mondial et 8300 en France, soit deux fois plus que PwC ou EY. Au total, les « Big Four » emploient donc plus de 25 000 personnes en France, et planifient de d’embaucher plus de 3500 candidats en contrat à durée déterminée en 2015.

Le leader au niveau du recrutement est également Deloitte, avec l’objectif de 1000 CDI signés en 2015, suivi par KPMG et EY qui ont l’ambition de recruter 850 CDI chacun en 2015, devant PwC qui prévoit 820 CDI. Les « Fat Four » ciblent en principalement les jeunes diplômés, qui devraient représenter plus de 2500 embauches en 2015, mais s’intéressent également aux consultants expérimentés qui devraient représenter environ 950 postes. Spécialistes bancaires, du droit fiscal, de la transformation digitale, du développement durable ou encore la cyber-sécurité, l’offre est variée et s’adresse à des profils diversifiés.

Des salaires attractifs… la palme pour Deloitte?

Si les objectifs de recrutement des Big Four sont ambitieux, ils doivent faire face à la concurrence du marché du conseil et proposer des avantages salariaux qui les rendraient plus attractifs que leurs concurrents. Une fois de plus, il semblerait que Deloitte soit le leader en matière de rémunération salariale.

Une étude réalisée par Emolument.com – un site collectant des données sur la rémunération en finance et conseil – sur un panel de 259 employés des Big Four indique que les salaires des employés juniors s’élèvent à 53000 euros chez Deloitte, suivi à égalité par PwC et KPMG avec 50000 euros, puis par EY avec 49000 euros. Après 10 ans de carrière, Deloitte arrive toujours en tête avec plus de 167000 euros annuels et l’écart se creuse avec les trois autres entreprises qui peinent à dépasser ou atteindre la barre des 150000 euros. La même tendance est observée pour les employées des quatre « Big Four » outre-Manche, avec Deloitte en tête.

Toutefois, les données d’Emolument ont été qualifiées de « surévaluées », car elles prennent en compte les salaires du personnel le plus qualifié – et notamment de diplômés des grandes écoles – et non les fonctions connexes moins généreusement gratifiées. Il n’en reste pas moins que les cabinets d’audit doivent faire face à la féroce concurrence des banques d’investissement, qui offriraient 35% de plus dès cinq ans d’expérience et jusqu’à 45% pour des postes requérant plus de 15 ans d’expérience.

En un mot, bien que Deloitte affiche les plus grandes ambitions en matière de recrutement, EY, PwC ou KPMG offrent également de nombreux postes à pourvoir en 2015. Pour ceux qui sont intéressés, à vos CV !