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Selfie social made in France

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Chaque année, la France passe son examen social, l'étude révélée par l'Insee dresse le portrait contrasté d'un pays en proie à une crise de confiance.

Dans une société sondée, il est bon de prendre le pouls de ces composantes afin de mieux connaître le visage du pays dans lequel nous vivons. Combien sommes-nous ? Quel est notre salaire moyen ? Disparités et précarité ? Quel est donc notre visage social ?

66 millions de visages : l’année 2014 aura fêté cet événement que peu d’entre nous aurons suivi. Une France où la moitié de ses habitants vit dans l’aire urbaine de Paris et dans les 13 plus grandes aires de province.

Un marché du travail affecté

En 2012, la France comptait 24,6 millions de salariés, avec un salaire moyen annuel de 20 100 euros. Un chiffre à mettre en regard avec le quart des salariés qui n’ont perçu que 9 570 euros (75 % du Smic).

En moyenne, en 2012, le pays comptait 2,8 millions de chômeurs. Un taux de chômage qui atteint 9,8 % de la population active, avec une hausse de 0,6 % par rapport à l’année 2011.

Dans ce contexte, les bénéficiaires des minimas sociaux sont toujours plus nombreux. La caisse nationale des Allocations familiales (CNAF) indique que le RSA a connu une hausse de 7,2 % en 2013 (26 % de plus entre 2008 et 2012). A la fin 2013, ce sont 2,30 millions de foyers qui ont bénéficié de ce dispositif.

Une durée de travail différent en fonction des activités

En 2012, la durée hebdomadaire moyenne de travail est de 37,9 heures. L’emploi à temps complet totalise 41,1 heures contre 23 heures pour un temps partiel. Les agriculteurs travaillent en moyenne 54,7 heures hebdomadaires ; pour les chefs d’entreprise, les commerçants et les artisans, ce sont 49,2 heures effectuées.

Des inégalités récurrentes et une précarité qui augmentent

Le niveau de vie des 10 % les plus aisées est de 4 963 euros mensuels contre 754 euros pour les moins aisés, soit presque 7 fois plus. Des chiffres qui démontrent les écarts existant dans un monde où l’emploi se raréfie et où des situations sociales basculent dans la précarité.

Selon un article du journal Le Monde du 30 janvier 2014, le nombre de sans-abri a augmenté de 50 % depuis 2011. 141 500 personnes (dont 30 000 enfants) sont concernées depuis début 2012.

La 30e saison des Restos du cœur a débuté cette année et ce sont 1 million de personnes qui ont été accueillies, avec 130 millions de repas distribués.

Une politique de la ville pour les moins favorisés

Situés sur 700 communes, ce sont 1300 quartiers contre 2500 auparavant dans lesquels on dénombre le plus de familles nombreuses, monoparentales où le chômage est plus structurel que dans le reste du pays. Moins de 5 millions d’habitants y vivent, contre 7,8 millions avant la mise en place de la politique de la ville.

Immigration et emploi

En 2010, 5,5 millions d’immigrés vivent en France. Le taux d’activité des immigrés de 15 à 64 ans est de 69 % (inférieur de 3 points des non-immigrés). En effet, si les hommes immigrés sont plus actifs que les autres (80 % contre 75 %), en revanche le taux d’activités des femmes immigrées est inférieur à 10 % de celui des non-immigrées (68 %).

Une France en bonne santé

La France se situe au-dessus de la moyenne européenne, ce sont 68 % qui s’estiment en bonne voire en très bonne santé. Avec une espérance de vie de 85,7 ans pour les femmes (la plus élevée d’Europe) et de 78,7 ans pour les hommes. Malgré ces chiffres rassurants, l’espérance de vie à 35 ans d’un cadre reste supérieure de 6,3 ans à celle d’un ouvrier. De même, en 2012, seulement 60 % des bénéficiaires du RSA se trouvaient en bonne santé.

A travers l’étude de l’Insee, c’est une France en tension qui apparaît : tensions économiques, sociales et professionnelles. Néanmoins, les Français restent attachés à une valeur forte en temps de crise, celle de la solidarité. Une enquête réalisée par TNS Sofres, rapporte que ce sont 58 % des Français qui déclarent faire régulièrement des dons. En deuxième place, derrière l’aide et la protection de l’enfance (15 %), la lutte contre l’exclusion et la pauvreté recueille 14 % des dons.