enquete

Uber, l’application de toutes les polémiques !

0

Retour sur le procès d'Uber, la bête noire des taxis parisiens !

Uber, la plus controversée des applications du moment, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à verser une amende de 100000 euros pour avoir « présenté comme du covoiturage une offre payante de transport de particuliers ». Retour sur un procès qui pourrait bien être le premier d’une longue série. Le 16 octobre dernier, le tribunal a condamné deux fois la célèbre application américaine. Uber a également été obligée de publier sur ses deux sites Internet français l’objet de sa condamnation. Il y était en outre mentionné que toute personne faisant appel à l’offre incriminée était susceptible d’encourir une condamnation pénale. Ce procès semble n’être que le début d’une longue bataille judiciaire entre l’application américaine et ses détracteurs.

Uber, l’appli polémique

Uber a été créée en 2009 à San Francisco. L’application pour Smartphones met en contact ses utilisateurs avec des chauffeurs de taxis se trouvant à proximité. Aujourd’hui, la société est valorisée à 17 milliards de dollars, un record pour une nouvelle start-up. L’application est présente dans plus de 80 villes dans le monde et son offre s’étend au transport avec voitures ordinaires et limousines. Depuis son lancement sur le marché, Uber suscite de vives polémiques et plusieurs capitales européennes ont carrément interdit l’application. Au mois de juin dernier, les chauffeurs de taxis ont déclenché des mouvements de protestation à travers toute l’Europe notamment à Paris.

UberPOP : la goutte d’eau qui fait…

Le 5 février dernier, Uber a lancé sur le marché UberPOP, déclenchant une véritable guerre avec les chauffeurs de taxis parisiens. UberPOP propose en effet, à un tarif défiant toute concurrence, des trajets assurés par des personnes privées, dans leur voiture personnelle. Présenté comme du covoiturage, les prix sont inférieurs de 40% à UberX, une des offres les plus connues de l’application américaine. Uber assure cependant sélectionner méticuleusement ses conducteurs et leurs fournir une formation, à l’instar des chauffeurs professionnels munis d’une licence officielle. La ville lumière a été la toute première à être testée par la société venue d’outre-Atlantique. Selon Thibaud Simphal, le patron d’UberFrance, cette offre peut « aider de simples propriétaires à amortir le coût d’achat et d’entretien de leur véhicule ».

La parole aux intéressés

« Ce n’est pas un service contre les taxis, mais cela ne va pas arranger nos relations » a admis le patron français d’Uber. C’est donc bien en toute conscience que la société américaine a lancé, en début d’année, son offre UberPOP. Dans un communiqué récemment publié, sa direction a décidé de continuer à agir comme si de rien n’était : « A ce stade, Uber continue de proposer sa solution UberPOP en France et demeure déterminée à promouvoir des alternatives innovantes, abordables et sûres pour répondre aux besoins de la mobilité urbaine ». Du côté des chauffeurs de taxis, l’application est indéniablement considérée comme « la bête noire » du moment, même si le récent procès a réussi à désamorcer quelque peu les tensions présentes dans la capitale française. Le directeur général des Taxis Bleus, les taxis officiels parisiens, a exprimé sa satisfaction quant à la décision du tribunal correctionnel. Yann Ricordel a déclaré que « si l’activité de covoiturage non rémunérée est positive, voire nécessaire à la réduction de l’impact des voitures individuelles, le covoiturage professionnel est désormais officiellement une activité de taxi clandestin ».

Se faire l’avocat du diable ?

Toute personne aura son avis sur la question et, l’espace d’un instant, pourra devenir l’avocat d’un des deux partis. Comment critiquer des chauffeurs de taxis qui tentent désespérément de défendre leurs gagne-pains ? Dans un même temps, comment ignorer une application qui permet de faire des économies substantielles sur ses déplacements en ville ? Le débat fait rage et il risque très certainement de s’éterniser. Mais il est sûr que cela va aussi obliger les taxis parisiens à se remettre en question même tardivement, eux qui étaient souvent décriés lorsqu’ils avaient le monopole. Le gagnant sera surement le client!