Portrait de David Kessler, de l’Elysée à Orange Studio
Biographie

David Kessler, de l’Elysée à Orange Studio

Directeur Général

Le nouveau directeur général de la filiale cinéma d’Orange David Kessler a durant son parcours su endosser des casquettes diverses, toujours avec talent.

Le nouveau directeur général de la filiale cinéma d’Orange a un parcours atypique : diplômé de l’ENS, énarque, directeur de plusieurs entités françaises en lien avec les médias, conseiller de plusieurs ministres et de François Hollande, David Kessler a durant son parcours endossé des casquettes diverses, toujours avec talent.

Né en 1995 à Boulogne-Billancourt, David Kessler effectue toute sa scolarité en région parisienne. D’abord élève au lycée Condorcet, il choisit de suivre une classe préparatoire littéraire (hypokhâgne et khâgne), pour intégrer en 1977 la prestigieuse École normale supérieure de Saint-Cloud (ENS). Poursuivant son parcours d’excellence littéraire, Kessler est reçu premier à l’agrégation de philosophie. Il enseignera cette matière durant 4 ans en lycée. Ensuite, il entre à l’École nationale d’administration (ENA), puis à l’obtention de son diplôme, y enseigne quelques années. Non content d’une carrière académique brillante, Kessler décide de se lancer en politique, et intègre en 1989 le Conseil d’état. Très vite, il se spécialise dans le domaine de l’audiovisuel, en travaillant pour France 2, puis en étant nommé directeur général du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), l’organisme chargé de réguler le secteur de l’audiovisuel en France.

David Kessler témoigne d’une polyvalence impressionnante, qui lui permet ensuite de gravir les échelons rapidement. Véritable « couteau suisse », il bénéficie d’une connaissance fine et d’une légitimité forte à la fois dans l’univers des médias et en politique. À 32 ans à peine, il occupe la fonction de conseiller pour la communication et la culture de Lionel Jospin, alors Premier ministre. Il enchaîne ensuite les postes à responsabilité, passant de la direction du Centre national de la cinématographie (CNC) à la présidence du Conseil supérieur des Musiques actuelles, en passant par quelques années à la tête de la fameuse chaîne de radio France Culture. En 2011, il prend une décision qui accélère sa carrière.

Après une longue relation amicale avec Matthieu Pigasse, le sulfureux banquier, directeur général de Lazard, et propriétaire des Inrockuptibles, il décide de rejoindre ce dernier et prend en charge la direction du magazine. L’année suivante, il prend la direction de la publication du Huffington Post en France, dont Pigasse est également un actionnaire majoritaire. Le parcours de Kessler traduit une curiosité et un caractère « touche-à-tout », caractéristiques du brillant énarque, qui conseille les ministres depuis les années 1990. Ce n’est donc pas vraiment une surprise lorsque l’homme aux multiples casquettes est nommé conseiller médias et culture du Président François Hollande. De nature discrète, habitué à évoluer prudemment dans les méandres de la politique et des médias, Kessler se retrouve aux commandes, devenant un personnage renommé et reconnu pour son expertise à l’Elysée. Le dernier coup de théâtre de la saga Kessler a eu lieu il y a quelques semaines, à la mi-novembre, lorsque la presse a annoncé la nomination de l’énarque à la direction générale d’Orange Studio, la filiale cinéma du groupe Orange.

Cette nouvelle fonction a des allures de consécration, car elle le projette à la tête d’une structure puissante et donc au cœur de l’attention médiatique. La mission de Kessler est de piloter la nouvelle stratégie sur l’investissement dans les droits cinématographiques du groupe et la production de contenu, dans un contexte difficile pour les entreprises de l’audiovisuel français. Entrée sur le marché de puissants concurrents (Netflix, BeIn Sport), solide présence du doyen Canal+, enjeu technologique et digital accru… Les responsabilités sont grandes pour David Kessler, et le groupe Orange semble décidé à en faire l’un des acteurs de son succès.