Portrait de Ruth Porat de Wall Street à Google
Biographie

Ruth Porat de Wall Street à Google

Directrice financière de Google ans

Elle est l’une des meilleures banquières de son époque et impose la rigueur de Wall Street au sein des finances de Google. Retour sur le parcours de Ruth Porat, une des rares femmes à occuper le poste de directrice financière d’un grand groupe high-tech.

Elle est l’une des meilleures banquières de son époque et impose la rigueur de Wall Street au sein des finances de Google. Retour sur le parcours de Ruth Porat, une des rares femmes à occuper le poste de directrice financière d’un grand groupe high-tech.

A 58 ans, elle est la 32e femme la plus puissante du monde d’après le magazine Forbes. La femme d’affaires américaine Ruth Porat, nouvelle directrice financière de Google, s’impose comme l’une des plus performantes directrices financières de son époque.

Ruth Porat fait ses études à Stanford où elle se spécialise en administration des affaires. Elle est recrutée par la banque d’affaires Morgan Stanley en 1987, qu’elle quitte en 1993 pour suivre son mentor Bob Greenhill chez le courtier Smith Barney. Réalisant quelques mois après son départ qu’elle est en train de « bousiller sa carrière », Ruth Porat revient à Morgan Stanley en 1996. A partir de cette date, elle ne quittera plus jamais l’institution financière.

Formée et propulsée par Morgan Stanley, une grande banque d’investissement américaine

Ruth Porat prend rapidement ses marques à Morgan Stanley, en occupant différentes fonctions, notamment celle de directrice financière et vice-présidente de la banque. Elle pilote des levées de fonds pour de grandes entreprises high-tech comme Amazon, Ebay ou Netscape, qu’elle conseille et aide durant le boom des années 1990. En 2003, elle est désignée comme l’une des meilleures banquières de son époque.

Discrète mais redoutablement efficace, elle réussit à gérer deux crises économiques majeures sans égratignures. En 2008, elle est appelée par la Maison Blanche pour gérer la nationalisation des géants des prêts hypothécaires en péril. En réalisant le sauvetage de l’assureur AIG et des sociétés parapubliques de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, la brillante banquière se fait remarquer. Réputée travailleuse acharnée, c’est aussi une femme exaltée par son métier, allant jusqu’à gérer ses clients depuis la salle d’accouchement lors de la naissance de son premier enfant.

Pendant 28 ans, Ruth Porat reste fidèle à Morgan Stanley. Cette longévité est rare dans le milieu de la finance et fait d’elle l’un des piliers de la banque. Pourtant, pendant 28 ans, d’autres propositions alléchantes lui ont été soumises. En 2013, Barack Obama la sollicite pour devenir sous-secrétaire au Trésor. Elle refuse le poste, d’après le New York Times, estimant qu’elle est « mal à l’aise » avec l’image que les hommes politiques donnent des banquiers. Mais en 2015, elle se laisse tenter par Google. Elle accepte de prendre le chemin de la Silicon Valley en succédant à Patrick Pichette au poste de directeur financier de Google.

Ruth Porat première femme à la direction financière de Google

Le 26 mai 2015, Ruth Porat devient la première femme directrice financière de Google. Elle passe de la côte Est à la côte Ouest pour retrouver « ses racines californiennes ». En effet elle a passé une grande partie de son enfance à Palo Alto, au cœur de l’actuelle Silicon Valley où Google s’est établi. L’entreprise lui a d’ailleurs fait un pont d’or : l’agence Bloomberg rapporte que Ruth Porat a reçu comme cadeau de bienvenue 70 millions de dollars (67 millions d’euros) après sa nomination. Cette rémunération fait d’elle le directeur financier le mieux payé dans le secteur high-tech.

Sa nomination à ce poste est un geste fort, qui marque un déplacement du pouvoir de la Bourse de Wall Street vers la Silicon Valley. Ruth Porat en est consciente et n’a pas caché son objectif : imposer l’austérité des banquiers de Wall Street au sein de Google en proposant un meilleur encadrement des dépenses. De la rigueur et de l’exigence, voilà ce que Google attend d’elle.

Depuis ces dernières années, Google a multiplié les projets inattendus et futuristes, comme les Google Glass aux retombées décevantes. Ruth Porat s’inscrit dans un projet plus strict et désire modifier la stratégie. Même si elle souhaite poursuivre le développement de nouvelles activités, elle veut faire plus attention à l’allocation des ressources. Elle a préféré se focaliser sur la fibre optique, les sciences de la vie et la domotique, des « sources de revenus à long terme » selon elle, en s’appuyant sur la recherche, qui demeure « le plus gros retour sur investissement ».

Après s’être affirmée comme l’une des femmes les plus expérimentées de Wall Street, Ruth Porat poursuit sa carrière fulgurante et rejoint le cercle très fermé des rares femmes à assurer des fonctions de direction au sein d’un grand groupe high-tech, comme l’ont fait Marissa Mayer, PDG de Yahoo, Sheryl Sandberg, directrice financière de Facebook ou encore Angela Ahrendts, vice-présidente d’Apple.