Jean-Luc Martinez
Président-Directeur
49 ansUn archéologue helléniste au musée du Louvre
Archéologue et historien de l’art français spécialisé dans la sculpture grecque antique, Jean-Luc MARTINEZ a été nommé, le 3 avril dernier, président-directeur du musée du Louvre en remplacement d’Henri Loyrette, nommé au Conseil d’Etat et resté à la tête de cet établissement pendant douze ans. Agrégé d’histoire en 1989 et membre de l’École française d’Athènes de 1993 à 1996, il a notamment entrepris les fouilles de Délos et Delphes avant de devenir en 1997, conservateur en chef du patrimoine au musée du Louvre, chargé des sculptures grecques antiques.
Il a enseigné en parallèle à l’École du Louvre et dirige depuis 2007 le Département des antiquités grecques, étrusques et romaines du musée. En décembre 2012, le président sortant avait annoncé qu’il ne souhaitait pas briguer sa propre succession après plus d’une décennie passée à la tête du Louvre. Jean-Luc Martinez est par la suite nommé par le Conseil des Ministres à la direction de l’établissement, alors même que Sylvie Ramond, directrice du Musée des Beaux-Arts de Lyon, était pressentie pour la succession.
Particulièrement saluée par la Ministre de la culture, Aurélie Filippetti, dont elle a reconnu le « souci de la démocratisation des collections du Louvre » récompense notamment l’ascension républicaine par le mérite et le parcours exemplaire de ce grand conservateur qui tout au long de sa carrière a été habité par le souci de faire partager aux plus larges publics sa passion pour l’art et les fruits de son érudition.
Jean-Luc Martinez : De Délos au Palais des Tuileries, en passant par Versailles
Tous ne se figurent pas précisément les accomplissements de Jean-Luc Martinez ! Il a, notamment, été à l’initiative de la rénovation des salles d’art grec classique et hellénistique autour de la Vénus de Milo, inaugurées en juillet 2010 après dix ans de travaux. Il a aussi dirigé l’aménagement et l’ouverture de la gypsothèque du musée du Louvre abritée dans les petites écuries du roi à Versailles.
De plus, il a également été commissaire, aux côtés d’Alain Pasquier, de l’exposition que le Louvre a consacrée au sculpteur Praxitèle (2007) et, avec Isabelle Hasselin Rous et Ludovic Laugier, de l’exposition « D’Izmir à Smyrne, découverte d’une cité antique » (2009), organisée au Louvre dans le cadre de la saison de la Turquie en France.
Commissaire de la Galerie du Temps du Louvre-Lens, Jean-Luc Martinez est aussi l’auteur du « Guide 2013 du Musée » paru à l’occasion de l’inauguration de ce nouveau musée, le 4 décembre 2012. ET à l’occasion de l’ouverture des nouvelles salles d’art grec classique et hellénistique, Jean-Luc Martinez a fait paraître « La Grèce au Louvre », un ouvrage de synthèse sur la civilisation grecque.
Vers une démocratisation des collections du Louvre et un nouveau record annuel ?
La nomination de Jean-Luc Martinez par l’Elysée à la direction de l’institution culturelle crée pour celui-ci de nouveaux objectifs ! Accueillant des milliers de pièces célèbres, notamment la Joconde et la Vénus de Milo, sous la présidence de Loyrette le musée du Louvre a enregistré l’an dernier une fréquentation record de près de dix millions de visiteurs ! Soit plus d’un million de plus qu’en 2011, notamment grâce à l’ouverture d’un département consacré aux arts de l’Islam. Jean-Luc Martinez devra donc faire mieux. Avec l’inauguration du musée Louvre-Lens, cet helléniste souhaite également étendre la culture et démocratiser les collections aux musées de régions. Il ambitionne de permettre aux sites les plus pauvres de France de développer leur tourisme.
Jean-Luc Martinez et son musée à Abu Dhabi
Jean-Luc Martinez projette enfin l’ouverture d’un musée à Abu Dhabi en 2016. Ce projet suscite notamment une polémique du fait des poursuites engagées suite aux traitements des dissidents et des travailleurs immigrés employés à la construction du nouveau bâtiment. A l’heure où le Louvre se prépare donc à ouvrir sa première succursale internationale à Abu Dhabi et à se démocratiser en régions, Jean-Luc Martinez se heurte au challenge de battre le record annuel de visiteurs réalisé par son prédécesseur, alors même que la culture n’attire plus foule !