Portrait de Philippe Varin
Biographie

Philippe Varin

PDG du Groupe PSA

61 ans

Philippe Varin est diplômé de l’Ecole Polytechnique (promotion 1973), ainsi que de l’Ecole des Mines (promotion 1975). Philippe Varin commence sa carrière en 1978 chez Aluminium Pechiney. Il passe ainsi 25 ans chez l’industriel français où il grimpe les échelons pour devenir membre du comité exécutif.

Le redressement de Corus

Cet X-Mines (étudiant de L’école des Mines provenant de Polytechnique) quitte alors la France pour se rendre à Londres afin de devenir directeur opérationnel du groupe Corus. Lorsqu’il arrive dans l’entreprise, celle-ci est dans une situation particulièrement délicate. En 2 ans, le Frenchie redresse le groupe. Pour cela, Philippe Varin opère une restructuration du groupe, expérience qui s’avérera utile pour lui lorsqu’il prendra la direction de Peugeot. Son action à la tête de Corus confirme ses qualités de gestionnaire. En effet, un classement publié par l’Insead attribue à Philippe Varin une rentabilité pour l’actionnaire de 799% durant son mandat à la tête de Corus, ainsi qu’une hausse de 10 milliards de dollars de la valeur boursière du groupe.

L’OPA sur Corus

Philippe Varin est chargé par les actionnaires de Corus de trouver un partenaire pour l’entreprise. Après une lutte financière entre l’indien Tata Steel et le brésilien CSN, Corus est vendue en 2007 pour 13 milliards de dollars au groupe indien. En travaillant jusqu’en 2009 avec la famille Tata, Philippe Varin découvre pour la première fois comment traiter avec des actionnaires familiaux.

L’arrivée chez Peugeot

Philippe Varin devient en 2009 président du directoire de PSA. La situation du groupe est alors bonne. Mais en 2012, PSA annonce une perte record de 5 milliards d’euros, et un chiffre d’affaires en repli de 5,2%. La famille Peugeot a tout de même choisi de renouveler le mandat de Philippe Varin à la tête du groupe automobile français. Le renouvellement du mandat de M. Varin n’était toutefois pas chose acquise, car des tensions existaient entre Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance de Peugeot, et Philippe Varin, qui se disait lassé des tensions familiales qui parasitaient la gestion du groupe.

Le conseil de surveillance a jugé plus prudent de conserver à la tête de l’entreprise le même homme dans cette période déjà instable, le but de la manœuvre étant notamment d’éviter d’entacher la réputation du groupe déjà entamée par la crise politico-sociale liée à la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois. D’autant que  Philippe Varin a le soutien du gouvernement,représenté au conseil de surveillance par Louis Gallois.

Philippe Varin doit aujourd’hui composer avec un groupe fragilisé par la situation du secteur automobile. En effet, les ventes du groupe automobile français sont en chute libre, qui a dû, par conséquent, annoncer la  suppression de 11 200 emplois dans l’Hexagone entre 2011 et 2014. De plus, Peugeot réalise 60% de son chiffre d’affaires en Europe, ce qui explique, selon Philippe Varin, pourquoi Peugeot est touchée plus durement que son confrère Renault qui réalise plus de ventes à l’export.

2013, une année délicate pour Philippe Varin

L’année 2013 s’annonce pleine de défis pour le président du directoire de PSA. Le marché de l’automobile devrait de fait continuer à baisser. Philippe Varin souhaite ainsi limiter la casse en 2013, afin d’avoir de retrouver la croissance en 2014 sur des bases saines.

Des défis à relever en interne

Le groupe est pour le moment en surcapacité de production, ce qui l’oblige à sortir du cash inutilement. Philippe Varin a ainsi choisi de poursuivre la réduction des coûts en 2013, tout en espérant que l’alliance signée avec General Motors sera bénéfique pour le groupe automobile français.

Par ailleurs, Peugeot souhaite repositionner ses marques Peugeot et Citroën, car elles sont aujourd’hui en concurrence directe sur certains produits, ce qui entraîne une cannibalisation interne du chiffre d’affaires. Le Lion souhaite également lancer des nouvelles technologies afin de se démarquer de ses concurrents. Philippe Varin a ainsi de nombreux chantiers à gérer en 2013. Une année qui s’annonce déjà comme une année délicate, pour le groupe…Comme pour son directeur ! Il a choisi de resserrer autour de lui son état-major, en faisant passer le directoire du groupe de six personnes à quatre personnes.

Philippe Varin a par ailleurs choisi, en 2011 et 2012, de ne pas toucher sa part variable, afin de montrer sa solidarité avec les employés de l’entreprise.

Un interventionnisme étatique à surveiller

Philippe Varin doit également gérer la relation de l’entreprise avec l’état français, chose délicate puisque des rumeurs avaient laissé entendre que l’état français allait entrer au capital de l’entreprise
du fait de la situation financière de cette dernière. L’état avait déjà apporté son aide à la banque de PSA en octobre 2012.

Le conseil de surveillance a également accueilli un administrateur salarié du groupe, ce qui pourrait compliquer les négociations avec le conseil de surveillance. 2013 sera ainsi pour Philippe Varin une année délicate, ses expériences passées et ses qualités managériales devraient lui permettre de passer le cap de cette année difficile afin d’attaquer 2014  plus sereinement !