Jacques Marzin à la tête du DISIC
Directeur
Son nom vous est peut-être inconnu. Il est toutefois un acteur majeur des réformes qui secouent les administrations françaises. A la tête de la DISIC (direction interministérielle des systèmes d’information et de communication) depuis novembre 2012, Jacques Marzin a pris la responsabilité du projet de « l’Etat Plateforme ». Qui est ce super organisateur chargé de créer et de gérer le « système d’information de l’Etat » ?
Diplômé de l’ENSA de Rennes et titulaire d’un DEA en nutrition de l’Université Paris VI, Jacques Marzin travaille tout d’abord comme ingénieur de recherche auprès de l’INRA durant 13 ans. D’ailleurs, malgré ses nouvelles responsabilités, il restera toujours investi dans la recherche agronomique (participation à des publications, intervention lors de séminaires…).
En 1991, une nouvelle carrière commence ensuite pour lui, toujours au sein de l’INRA dont il devient le directeur informatique. En 1995, Il quitte l’institut pour accéder au poste de directeur des systèmes d’information de l’ancien CNASEA (dont la principale fonction était, à l’époque, la gestion de paiements d’aides publiques dans le secteur agricole). Il met ainsi un premier pied dans les méandres des finances publiques.
Jacques Marzin, l’homme qui a révolutionné les finances publiques
Entre 2001 et 2011, Jacques Marzin dirige deux ambitieux projets d’harmonisation. Pour le compte du ministère des Finances, il s‘attaque tout d’abord à la standardisation des outils comptables et budgétaires des collectivités territoriales, via le projet Hélios dont il sera directeur durant cinq ans.
C’est ensuite les finances des différents ministères qu’il tentera de mettre en réseau en tant que directeur de l’agence pour l’informatique financière de l’État (AIFE), en coordonnant la mise en place du progiciel Chorus. Il s’agit encore une fois d’un projet d’envergure, dont le budget initial était estimé à 1,1 milliard d’euros sur dix ans (réévalué plus tard par l’AIFE à 1,5 milliard d’euros).
Chorus fût un véritable défi pour cet homme pressé. Après avoir vivement défendu son travail auprès de la Cour des comptes, qui mettait notamment en lumière des problèmes de gouvernance, il dut gérer les difficultés de la mise en place du Progiciel dans des administrations surmenées par le rythme de sa mise en place. Il dut également faire face aux syndicats qui dénonçaient des complications entraînées par certains dysfonctionnements de Chorus, des problèmes de paiements de prestataires et de fonctionnaires notamment.
Entre ces deux programmes, Jacques Marzin trouvera le temps de défendre à Strasbourg une thèse au sujet bien éloigné de ses préoccupations parisiennes, « L’impact de la micro finance sur une communauté villageoise. Le cas de Gandaogo au Ganzourgou », et de valider ainsi un doctorat en économie.
Jacques Marzin à la tête de la DISIC
Après avoir brièvement occupée la fonction de directeur du pôle de gestion à la direction départementale des Finances publiques de l’Essonne, Jacques Marzin prend la tête de la DISIC en 2012. Il succède ainsi à Jérôme Filippini, avec la lourde tâche de développer le projet de « l’Etat Plateforme », le système d’information de l’Etat. Ce projet a pour vocation d’être à la fois un « socle de partage interministériel », permettant l’échange d’informations entre les différents ministères, et avec les différentes administrations, mais également une interface simplifiée pour le citoyen qui ne devrait plus avoir à effectuer les mêmes démarches auprès de plusieurs administrations. Autant dire que le docteur Marzin n’est pas au bout de ses peines, mais ses débuts à la tête de la DISIC sont encourageants.
Sa ténacité et son sens aigu de l’organisation lui ont récemment valu le « prix de l’efficacité opérationnelle » remis par le magazine online CIO, référence dans le domaine des systèmes d’information. Efficacité et économies, tel était l’objet du prix, un objectif incontournable dans le secteur public en ces temps d’austérité ! Bon courage !