Le succès de « l’open innovation »
Peugeot, Nike, Seb, Lego… la liste des entreprises qui ont recours à ‘’l’open innovation’’, -innovation ouverte – est longue. Cette pratique, qui consiste à faire appel à des acteurs tiers dans le domaine de la recherche et du développement d’une entreprise, fait désormais l’unanimité. Coup de projecteur sur cette nouvelle tendance qui modifie peu à peu le monde de la création et de l’innovation.
Du domaine pharmaceutique à celui de l’automobile, en passant par les énergies renouvelables, tous les domaines sont en perpétuel développement et ont besoin de solutions, d’idées nouvelles. Pour ce faire, les entreprises disposent de leur propre laboratoire de Recherche et de Développement et ont la capacité d’innover elles-mêmes.
Avant, les nouveaux services, produits ou procédés étaient essentiellement réalisés et mis en œuvre en interne. Il s’agit maintenant de sortir de sa bulle et de développer une innovation partenariale ou collaborative avec des acteurs du monde extérieur.
Des entreprises à la recherche d’idées pour innover
Désormais, la majorité des entreprises ont recours à ‘’l’innovation ouverte’’, et cette idée connait un grand succès ! Des études prouvent que pas moins de 80% des firmes européennes et américaines déclarent avoir adopté cette nouvelle forme d’innovation. La crise n’est pas totalement étrangère à ce changement de stratégie de la part des entreprises, qui profitent aussi du crédit impôt recherche, qui incite ces dernières à travailler en collaboration avec les laboratoires publics.
Les sections R & D ont par ailleurs bien pris conscience, pour des raisons financières mais aussi d’efficacité, de l’intérêt d’innover ensemble, en trouvant des accords. Le phénomène est en pleine expansion mais n’est pas tout nouveau. Concurrents, starts-up, particuliers, professionnels, ingénieurs : tous les acteurs ont appris à se connaître.
Du ‘’crowdsourcing’’ à la consultation d’experts : des sources d’innovation très riches
Les efforts des entreprises pour multiplier les différentes sources d’innovation peuvent prendre des formes très diverses, l’objectif étant de mobiliser les esprits créatifs pour innover de manière efficace et rapide.
Ainsi, les partenariats avec des laboratoires de recherche indépendants ou d’autres entreprises –parfois concurrentes- dont les domaines sont transdisciplinaires, sont légions. Tout comme les contrats établis avec des experts et consultants extérieurs de toute nature, qui apportent leur analyse et leurs propres innovations. Peugeot et BMW ont récemment annoncé qu’ils allaient travailler main dans la main sur un projet de voitures électriques.
Dans le cadre d’accords avec des universités, bourses et rémunérations sont parfois allouées à des étudiants-chercheurs, des doctorants, au service de la R & D d’une start-up. De même, par le biais d’appels d’offre ou grâce à certaines politiques précises, les pouvoirs publics peuvent apporter une aide précieuse dans le processus d’innovation de certains groupes.
Enfin, via Internet et le ‘’crowdsourcing’’, certaines entreprises s’en remettent à la créativité, aux idées et au savoir-faire des internautes et des particuliers en général. C’est par exemple le cas de Lego, qui a misé sur la fidélisation de ses utilisateurs afin de s’en servir comme source d’inspiration et de panacée à certains de ses problèmes.
La recherche 2.0, un succès assuré mais mesuré.
Le changement de culture des entreprises vers ‘’l’open innovation’’ est donc indubitablement en marche. Pour Henry Chesbrough, théoricien américain à l’origine du concept, l’engouement des entreprises pour ‘’l’open innovation’’ n’est plus à prouver. Il est fait pour durer.
L’avenir est donc radieux pour ce phénomène mais il s’agit de mesurer son succès. En effet, utiliser ‘’l’innovation ouverte’’ permet d’avoir davantage d’idées, plus rapidement, mais cela ne coûte pas moins cher. Si fonctionner de manière interne est onéreux car il faut par exemple sensibiliser et former les salariés, investir dans une start-up innovante l’est tout autant.
L’objectif est de faire partager des idées tout en restant dans une logique de propriété intellectuelle. Les ‘’brevets 2.0’’ sont désormais partagées entre partenaires, certaines firmes allant jusqu’à vendre des brevets à des concurrents, mais ceci selon des accords établis au préalable. La propriété de certains brevets est d’ailleurs mieux protégée qu’auparavant.
De même, des entreprises préfèrent certaines pratiques, d’autres ont peur de tomber dans la dépendance d’innovations venant de l’extérieur et hésitent à les valoriser. Il s’agit donc, dans tous les aspects que revêt ‘’l’open innovation’’, de trouver un équilibre entre chaque technique qu’elle propose, tout en incluant l’innovation interne. Enfin, ‘‘l’innovation ouverte’’ et les garanties qu’elle apporte doivent également servir à résoudre certains problèmes qui concernent la planète comme l’environnement, l’alimentation, l’éducation, la santé !