Le géant du fer BHP opte pour la stratégie de la scission
Au creux d’un essoufflement de la demande de matières premières, le géant australien ajuste ses perspectives de développement
Brokan Hill Proprietary Billiton Company, plus couramment nommée BHP, est la plus grande entreprise minière du monde. Son activité consiste à extraire du fer, des diamants, de l’uranium, du charbon, du pétrole et de la bauxite. Présente dans 25 pays, elle emploie 36 000 personnes. BHP a vu le jour en 1895 dans le sud de l’Australie à Broken Hill.
Après des années de prospérité et d’acquisitions, le géant du fer BHP est contraint d’envisager ce que bon nombre d’observateurs appellent « la plus grande scission de l’histoire minière ». Les conséquences directes sont spectaculaires : avoirs divisés par deux ainsi que le nombre de continents où il exerce son activité.
Le géant du fer se donne comme priorité la pérennité de son entreprise et resserre son activité autour du fer et du cuivre et cela malgré la chute des cours. En seulement un an, le fer a perdu près de 50 % de sa valeur.
Un pari sur le long terme afin d’affronter la concurrence
Malgré une croissance mondiale, et plus particulièrement celle de la Chine, en baisse ainsi que l’affaiblissement des demandes en matières premières, BHP a annoncé à l’automne dernier vouloir réduire d’un quart ses coûts de production de fer et souhaite augmenter la production des gisements afin d’afficher son entreprise comme la moins cher du monde.
C’est dans un contexte où il s’agit plus de réaffirmer son cœur et de métier et céder aux acquisitions que BHP va resserrer son secteur d’activité dans une nouvelle société baptisée Southh32 qui fera son entrée en bourse afin d’être cotée à Londres, Johannesburg et Sydney.
Car la concurrence est rude, BHP l’a bien compris et se positionne pour maintenir son statut de leader sur le marché mondial, en particulier devant le producteur brésilien Vale.
Augmenter la production du minerai de fer
Tablant sur une croissance du minerai de fer à moyen terme, BHP prévoit d’augmenter ses capacités de production et les porter de 65 millions de tonnes actuelles à 290 millions d’ici l’été 2017.
Malgré l’essoufflement de la demande chinoise en 2014, les analystes prévoient un rebond, ainsi la production d’acier chinoise devrait augmenter de près de 25 % et atteindre 1 milliard de tonnes au milieu des années 2020.
Céder pour mieux résister
En Afrique ou aux Etats-Unis, les annonces de BHP ne laissent pas indifférent. Ainsi l’entreprise prévoit d’arrêter l’exploitation de 40 % de ses plateformes de pétroles de schiste aux Etats-Unis. En Afrique aussi bon nombres d’exploitations minières seront cédées à d’autres compagnies. La stratégie de BHP se met en place afin d’obtenir plus de visibilité pour les années à venir tout en conservant son leadership sur l’exploitation du minerai de fer un siècle après les premiers coups de pelle à Newcastle dans la Nouvelle-Galles du Sud.