Un leadership féminin qui monte en puissance
La présence des femmes à la tête des grands groupes industriels et des institutions financières françaises reste encore rare, mais plusieurs figures marquantes tracent la voie. Leur ascension s’inscrit dans une dynamique de transformation industrielle et financière, portée par une expertise technique, stratégique et une vision engagée.
Des pionnières dans l’industrie lourde et l’énergie
Catherine MacGregor, ingénieure diplômée de l’École Centrale Paris, est devenue directrice générale d’Engie en janvier 2021. Elle est l’une des rares femmes à diriger un grand groupe du CAC 40. Sa trajectoire dans le secteur de l’énergie, chez Schlumberger puis Technip Energies, fait d’elle une figure centrale de la transition énergétique.
Estelle Brachlianoff, ingénieure de formation, dirige Veolia depuis juillet 2022. Elle joue un rôle clé dans la transformation écologique du groupe, avec une stratégie axée sur l’économie circulaire et la décarbonation.
Doris Birkhofer, franco-allemande, est présidente de Siemens France. Elle pilote des projets d’innovation dans les infrastructures industrielles et s’engage activement pour une meilleure représentation des femmes dans les métiers techniques.
Ilham Kadri, chimiste de formation, a dirigé le groupe Solvay avant de prendre la tête de Syensqo, une entreprise spécialisée dans la chimie durable. Son parcours international et sa vision industrielle en font une référence dans le secteur de la chimie.
Sabrina Soussan, ingénieure mécanique, est PDG de Suez depuis 2022. Après une carrière internationale chez Renault, Siemens et dormakaba, elle dirige aujourd’hui un acteur majeur de la gestion des ressources et de l’eau.
Des figures influentes dans la finance
Clotilde Delbos occupe le poste de directrice financière et directrice générale adjointe de Renault. Elle siège également dans plusieurs conseils d’administration, ce qui lui confère une double influence dans l’industrie et la finance.
Dans les institutions financières, plusieurs femmes marquent les esprits. Christine Lagarde, ancienne ministre, a dirigé le FMI et préside aujourd’hui la Banque centrale européenne. Elle incarne un modèle de leadership international.
Emmanuelle Bury-Lucas dirige BNP Paribas au Royaume-Uni et œuvre pour intégrer davantage de diversité dans les stratégies bancaires, notamment en matière de risques technologiques.
Un contexte encore fragile
En France, seules quelques femmes occupent des postes de direction dans les plus grandes entreprises. Dans le CAC 40, elles représentent environ 7 % des PDG. Dans le SBF 120, leur présence progresse lentement. Le secteur de la finance affiche des chiffres plus contrastés selon les domaines : elles sont plus présentes dans l’audit ou les ressources humaines que dans les fonds d’investissement ou les fusions-acquisitions.
Un impact durable
Les femmes dirigeantes citées partagent plusieurs caractéristiques : une formation solide, souvent scientifique ou économique, une carrière internationale, et un fort engagement dans la transformation durable des organisations. Elles incarnent une gouvernance plus ouverte, orientée vers l’innovation, la diversité et la responsabilité sociétale.
Vers un avenir plus inclusif
Bien qu’encore minoritaires, ces femmes ouvrent la voie à une nouvelle génération de dirigeantes. À travers leur action, elles modifient les codes du pouvoir économique et inspirent un mouvement de fond vers une gouvernance plus équilibrée, plus moderne et plus représentative.
Photos : challenges.fr – lecho.be