Que veut dire « sans OGM » en France ?

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En France, l'étiquetage concernant les organismes génétiquement modifiés reste assez flou pour une majeure partie de la population. Petit cours de rattrapage.

En France, l’étiquetage concernant les organismes génétiquement modifiés reste assez flou pour une majeure partie de la population. Petit cours de rattrapage. 

Avant toute chose, penchons-nous rapidement sur les produits qui contiennent en effet des OGM. 

Est-ce que je consomme des OGM ?

Si un produit contient volontairement des OGM (pour augmenter la production, permettre à une culture de s’épanouir sur un terrain normalement inutilisable, etc…), il devra être obligatoirement étiqueté selon la législation de l’Union européenne.

Si la présence d’OGM dans un produit est involontaire et inévitable, elle est autorisée à hauteur de 0,9% par ingrédient, sans que le producteur ne soit obligé d’étiqueter.

En théorie, la réglementation paraît assez claire, mais dans les faits, elle ne s’applique pas à tout le monde. Les produits issus d’animaux nourris aux OGM par exemple (œufs, lait, morceaux de viande, etc…) n’ont pas à être étiquetés même si l’animal concerné est gavé d’OGM pendant toute sa vie. 

De plus, les OGM obtenus autrement que par la transgénèse (transfert d’un gène d’une espèce vers une autre) échappent également à la réglementation évoquée plus haut.

Enfin, la restauration collective n’est pas non plus concernée par ces soucis de transparence. Les cantines d’école, d’entreprises ou votre restaurant préféré n’ont ainsi aucune obligation de révéler leurs secrets de fabrication ou leurs fournisseurs…

Quels produits sont concernés par l’étiquette « sans OGM » ?

Depuis juillet 2012, les producteurs français peuvent utiliser un étiquetage signalant que leurs produits sont garantis sans OGM. Si vous êtes à l’étranger, notez qu’un étiquetage équivalent existe également en Allemagne et en Autriche.

Cet étiquetage n’est pas obligatoire et se fait uniquement sur la base du volontariat. Il concerne les produits végétaux, animaux et issus de la ruche. 

Notez en revanche que les producteurs ne peuvent pas se vanter de faire du « sans OGM » si la pratique n’existe tout simplement pas. Par exemple, il n’est (pour l’instant?) pas possible de modifier génétiquement des haricots verts. Par conséquent, vous ne trouverez jamais d’étiquette « sans OGM » sur une boîte de haricots, car ils sont justement tous garantis sans OGM. 

Pour ce qui est des produits animaux (viande, poissons et produits transformés comme le lait ou les oeufs), l’étiquetage se divise en deux seuils : garantis avec moins de 0,1 % d’OGM, ou moins de 0,9 %. 

Pour ce qui est des produits de la ruche, l’étiquette « sans OGM » est possible si le producteur peut garantir qu’aucun OGM ne soit présent dans un rayon de 3km autour de sa ruche. Comme il n’existe à ce jour aucune culture de miel OGM en France, la majorité des producteurs ne prennent pas la peine d’ajouter une étiquette « sans OGM » sur leurs produits, bien qu’ils en soient effectivement dénués.

Où regarder ?

Pour que l’étiquetage « sans OGM » soit bien visible sur le devant du paquet, il faut que l’ingrédient sans OGM soit l’ingrédient principal du produit (au moins 95 % du poids total sec). Et même dans ce cas-là, l’étiquetage n’étant pas obligatoire et ses conditions souvent méconnues, l’information ne sera pas forcément bien mise en avant, voire totalement absente.

Le meilleur moyen reste donc de prendre le temps de lire la liste des ingrédients située au dos du paquet. Si le produit ne contient pas d’OGM, une mention discrète sera généralement inscrite.

Photos : actu-environnement.com / infogm.org