Les robots vont-ils prendre nos emplois ?

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La série russe Better than us dépeint un avenir sombre dans lequel des robots humanoïdes nous diviseraient et provoqueraient la rébellion de groupes antirobots accusant les machines de voler leurs emplois. Dès lors le débat devient profondément politique, et se pose alors la question de réduire l’âge de départ à la retraite, le remplacement de travailleurs par des robots coûtant moins cher que le versement de pensions. Une polémique on ne peut plus actuel ! Mais ce futur est-il plausible ? Les progrès de la robotique et de l’intelligence artificielle ne risquent-ils pas d’aller trop loin ? Aurons-nous un avenir professionnel lorsque les robots nous surpasseront ?

Les métiers qualifiés en ligne de mire

Contrairement à une idée reçue, les métiers qui ont le plus de risques d’être remplacés par de nouvelles technologies sont les métiers intellectuels qualifiés, faisant intervenir des grandes connaissances ou capacités cognitives. 

N’importe quel téléphone portable connecté à Internet surpasse déjà nos capacités de calcul et nous donne accès à bien plus d’information qu’une seule personne ne pourrait retenir dans toute une vie. Les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle et de la recherche sur les réseaux neuronaux nous prédisent l’arrivée de machines capables de traiter un nombre incroyable d’informations qu’aucun humain ne pourra jamais traiter dans une vie. 

Dès lors, une machine sera bientôt plus performante qu’un comptable pour faire un bilan, plus exercée qu’un dermatologue pour reconnaître une tumeur en ayant pu analyser et comparer un très grand nombre de diagnostics. Il sera également plus fiable et rapide qu’un trader pour jouer en Bourse, ou encore plus efficace qu’un DRH pour trouver le bon candidat sur LinkedIn.

Des maisons imprimées en 3D

Les métiers manuels ne sont pas pour autant exempts de tout risque de se voir robotisés. Les chauffeurs de VTC, qui ont balayé les chauffeurs de taxis, risquent à leur tour de se faire remplacer par des voitures autonomes. Leur principale plateforme Uber investit d’ailleurs beaucoup dans cette technologie.

Quant à l’industrie du bâtiment, même si elle n’est pas menacée à court terme, le développement d’imprimantes 3D géantes capables d’imprimer de petites maisons en quelques heures questionne la place de l’humain dans la construction dans les décennies à venir. 

Miser sur le contact humain

Mais les robots ne prendront pas pour autant tous nos jobs, car ils ne sont pas (encore) capables de deux qualités profondément humaines : l’empathie et la créativité. Les métiers nécessitant une grande capacité de contact humain auront peu de chance d’être remplacés. C’est le cas par exemple des agents de police, des travailleurs sociaux, des psychologues, des éducateurs de jeunes enfants, des enseignants, des infirmiers…

Mais pour d’autres corps de métiers, c’est notre besoin de se sociabiliser qui sauvera l’emploi. S’il est possible d’acheter du bon pain au supermarché, de boire un bon verre de vin dans son salon, de regarder un concert à la télévision avec un son parfait, nous aimons discuter météo avec la boulangère, débriefer le match avec le barman ou nous rendre à un concert entre amis. Nous sommes d’ailleurs souvent prêts à payer plus cher pour avoir ce contact humain qui rendra notre expérience bien plus agréable.

Les robots ne sont pas créatifs

Autre facteur qui limite les risques de se faire robot-jacker : user de sa créativité et de son talent pour penser le monde. La plupart des journalistes, artistes, philosophes, cuisiniers, graphistes, communicants ont encore de belles années devant eux, même si leurs métiers risquent d’être profondément transformés par la technologie. Car contrairement à eux, un robot n’admet pas l’erreur. Il ne doute pas et est peu capable de nuance. Prendre position dans un débat d’idées ou vouloir partager une émotion est profondément humain, du moins pour le moment.