La R&D, un facteur majeur pour résister à la crise ?

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Dans une économie en plein bouleversement, investir dans la recherche et le développement (R&D) est devenu une question de survie.

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Dans une économie en plein bouleversement, investir dans la recherche et le développement est devenu une question de survie.

La R&D semble être devenue une priorité pour de nombreuses entreprises. Récemment, Ford a par exemple promis d’investir 500 millions de dollars au Canada et d’embaucher 400 nouveaux ingénieurs pour parfaire ses logiciels intégrés. Le groupe PSA quant à lui a annoncé le regroupement de toutes ses activités de recherche et développement et la création d’un nouveau « Centre d’excellence » dans les Yvelines.

Le géant américain Apple a les yeux tournés vers l’Asie et a annoncé la construction de deux centres de R&D en Chine.

Même dans l’agroalimentaire, les entreprises cherchent à innover. General Mills, le groupe propriétaire entre autre de Häagen-Dazs, a récemment investi trois millions d’euros dans son centre de recherche près de Lyon. Mais pourquoi les entreprises se sont-elles lancées dans cette course pour la recherche ? La France a-t-elle fait preuve d’assez d’ambition dans ce domaine ?

Une nécessité économique

La recherche et le développement ont toujours été essentiels pour que des entreprises et des pays gagnent en compétitivité. Mais l’investissement dans l’innovation est devenu de plus en plus vital. L’économie en 2017 n’est plus ce qu’elle était au siècle dernier. Nous entrons dans une nouvelle ère. Les coûts de production baissent de manière exponentielle grâce aux progrès de la robotique et les services en ligne répondent à des modèles « scalables ». L’économie numérique est devenue une course à l’innovation à l’échelle mondiale. Ce qui différenciera Facebook de Snapchat ou Twitter ne se situe pas dans la réduction de coûts de production, mais dans sa capacité à innover, à se renouveler, à toujours prendre une longueur d’avance sur ses concurrents.

Une technologie ou un concept peuvent décoller très vite, puis devenir obsolètes en quelques mois seulement. Et cela touche tous les secteurs, des transports à l’alimentation en passant par l’immobilier dans lequel l’impression 3D fait déjà son apparition. Dans cette économie mondialisée et en perpétuel mouvement, une entreprise qui n’est pas en capacité de se renouveler est vouée à l’échec, surtout en ces temps de crise.

Mais investir dans la R&D, c’est aussi se positionner sur des technologies qui ne sont pas encore mûres mais pourraient bien être omniprésentes dans un futur pas si lointain. C’est le cas par exemple des technologies liées à la conduite autonome, à la Block Chain ou encore aux neuro-technologies ou même au tourisme spatial.

L’Asie à la pointe de la R&D

Contrairement aux idées reçues, les entreprises du continent asiatique ne se limitent pas à fournir de la main d’œuvre peu coûteuse ou à copier les créations de leurs homologues occidentales. Le Japon, la Corée du Sud et surtout maintenant la Chine sont des pays d’excellence en matière de recherche et de développement. Certes ils se sont beaucoup inspirés des développements technologiques occidentaux. La Chine a notamment largement profité de transferts de technologies.

Mais la plupart des pays d’Asie ont su utiliser ces savoirs à bon escient, les améliorer, créer leurs propres concepts, que ce soit dans le domaine de l’électronique, du e-commerce ou de la communication. L’Asie en général et la Chine en particulier forment énormément d’ingénieurs et de chercheurs. De plus, l’Asie investit massivement dans la recherche (environ 4 % du PIB au Japon et en Corée du Sud). La Chine n’investit certes que 2 % de son PIB dans la R&D, mais cela représente tout de même l’un des plus gros investissements au monde, la Chine étant devenue la première puissance économique mondiale.

La France à la traîne ?

Si face à la concurrence asiatique en matière de R&D les entreprises occidentales (notamment américaines) semblent tenir bon, la France peine à trouver sa place. Malgré une volonté politique et institutionnelle de faire la promotion de la « French Tech », les investissements manquent.

Selon un récent rapport de l’OCDE sur l’investissement des pays développés en matière de R&D, la France ferait figure d’élève « moyen » et serait même en recul. Toujours selon l’OCDE, l’investissement de la France dans la recherche et le développement a dramatiquement chuté durant les quinze dernières années, passant de 1,8 à 1,2 % du PIB. Pourtant, cette question essentielle ne semble pas être au centre des débats à un mois à peine de l’élection présidentielle. Seul Emmanuel Macron semble vouloir timidement aborder la question, en promettant d’allouer 3 % du PIB à la recherche et au développement et de créer des partenariats public – privé dans ce domaine. Mais cela suffira-t-il à assurer l’essor d’une France compétitive sur la scène internationale ?