Stellantis fonce vers le digital
Stellantis, la multinationale née de la fusion entre Peugeot-PSA et Fiat a récemment détaillé son ambitieuse stratégie digitale. Un an après sa création, le cap désigné par Carlos Tavares est on ne peut plus clair : aller tout droit vers les voitures connectées et le software.
Le digital, futur de l’automobile ?
Alors que les constructeurs automobiles s’impliquent de plus en plus dans l’électrification des véhicules, certains commencent déjà à préparer l’étape suivante : celle du logiciel. Parmi eux, Stellantis a envoyé un message fort en annonçant mettre la main au portefeuille pour se donner les moyens de développer l’intégration du software au sein de ses véhicules, et personnaliser les interactions entre le conducteur et sa voiture.
30 milliards d’euros vont ainsi être investis d’ici 2025 par Stellantis dans les logiciels et l’électrification, mais aussi pour former un réseau de 4500 ingénieurs logiciels d’ici 2 ans. Surtout, Stellantis entend considérablement augmenter le nombre de voitures connectées dans les années à venir, puisque le constructeur prévoit 26 millions de « voitures connectées monétisables » en 2026, puis 34 millions en 2030 (contre seulement 12 millions aujourd’hui).
Clairement, le groupe franco-italien anticipe que la prochaine révolution de l’automobile sera digitale, et souhaite sans surprise se positionner en avance du peloton. Logique, puisque le groupe prévoit que la mise en place de cette stratégie permettra d’enregistrer 20 milliards d’euros de revenus supplémentaires d’ici 2030.
Services à la demande et véhicule personnalisable
Pour les utilisateurs, la démocratisation des voitures connectées sera synonyme de nouvelles fonctionnalités, notamment en ce qui concerne le principe d’assurance. En s’inspirant de l’américain Tesla, Stellantis va par exemple lancer dès cette année (en Europe et en Amérique du Nord) un programme d’assurance sur-mesure, adapté en temps réel en fonction de l’usage du véhicule.
Toujours dans l’idée de personnaliser l’expérience conducteur, Stellantis souhaite intégrer ses véhicules connectés à une plateforme logiciel qui permettra entre autres de continuellement mettre à jour les logiciels embarqués. Ainsi, les clients de Stellantis pourront, via le cloud, gérer plus facilement la maintenance électronique de leur voiture sans avoir à passer par un garagiste et une valise diagnostique. En plus d’économiser du temps et de l’argent, chaque automobiliste pourra par conséquent choisir les mises à jour qu’il désire appliquer et paramétrer à sa guise de nombreuses fonctionnalités pour personnifier son véhicule et sa conduite.
Une IA dans les voitures
De toute évidence, une telle interconnexion demandera au département technique de Stellantis de traiter une gargantuesque masse de données récupérées en temps réel par les capteurs dont sont équipés les véhicules. Pour cela, le groupe franco-italien aura recours à une technologie de plus en plus répandue : l’Intelligence Artificielle. Cette dernière permettra d’alimenter et de gérer 3 nouvelles plateformes technologiques nommées STLA AutoDrive, STLA SmartCockpit et STLA Brain.
Pour développer ces plateformes, Stellantis a signé l’an dernier plusieurs partenariats, notamment avec leurs confrères de BMW mais aussi avec Foxconn, le géant de la sous-traitance électronique taïwanais. AutoDrive par exemple, développé main dans la main avec BMW aura pour fonction de gérer des situations de conduite autonome, tandis que SmartCockpit, fruit de l’alliance avec Foxconn s’attellera à la gestion de l’assistance vocale et de l’e-commerce embarqué.
D’autres précisions en mars
Si toutes ces annonces ont bien confirmé la volonté de Stellantis de se positionner comme un acteur majeur de la technologie automobile dans les années à venir, les utilisateurs attendent des données plus concrètes quant à la mise en place de la stratégie. Les fameuses mises à jour à distance seront-elles obligatoires pour continuer de rouler ? Seront-elles payantes ? Si oui, via un abonnement ou grâce à de micro-transactions ? À quel rythme de déploiement et de production faut-il s’attendre ?
Le suspens perdure… Néanmoins, le PDG de Stellantis Carlos Tavares a d’ores et déjà promis plus de détails lors d’un prochain rendez-vous qui devrait se tenir le 1er mars 2022.
Photos : automobilnews.eu / sourcengine.com