Alcatel-Lucent et le CAC40 – Une sortie bénéfique sur le long terme

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Coup de tonnerre à la bourse : Alcatel-Lucent a quitté le CAC 40. Cette décision intervient après les mauvais résultats économiques de 2012. Pour 2013, l’équipementier devrait bénéficier d’une conjoncture plus favorable.

Avec la sortie d’Alcatel-Lucent du CAC 4O, l’indice parisien a perdu en décembre 2012, l’une de ses valeurs historiques. L’équipementier figurait dans l’indice depuis sa création en 1988. Il y a été remplacé par Gemalto, groupe franco-américain spécialiste de la carte à puce.

De 100 à 1 euros

Pour spectaculaire qu’elle soit, cette disparition n’a pas surpris les analystes. Le groupe de télécommunication était déjà pressenti comme sortant cet automne au moment où PSA-Citroën quittait l’indice. Cela fait maintenant plus de dix ans que la valeur d’Alcatel-Lucent ne cesse de chuter. A son plus haut niveau, le titre s’échangeait aux alentours des 100 euros. Fin 2012, il valait un peu moins de 1 euro. Sur l’année 2012 le titre Alcatel-Lucent a enregistré une baisse de sa valeur de 20%. Cette dégringolade boursière ne fait que répercuter les mauvais résultats économiques du groupe. Pour cette même année, Alcatel-Lucent accuse une perte de 1,372 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires en baisse de 5,7%. Ce déficit est à mettre en perspective avec une longue série de pertes. : -3,5 milliards d’euros en 2007, -5,2 milliards d’euros en 2008, -524 millions d’euros en 2009, -292 millions en 2010. Seule l’année 2011, + 1,09 milliards d’euros, avait permis au groupe de renouer avec les bénéfices.

Ce bilan a déjà fait une victime, l’actuel directeur général du groupe, le néerlandais Ben Vermaayen, qui ne sera pas reconduit dans ses fonctions à l’issue de son mandat (fin mai 2013). Il sera remplacé par Michel Combes, ancien PDG de TDF et de Vodafone Europe. Les mauvais résultats d’Alcatel-Lucent s’expliquent avant tout par une conjoncture défavorable. Tous les grands groupes mondiaux, Ericsson, Nokia-Siemens et y compris les deux équipementiers chinois Huawei et ZTE, annoncent des pertes ou des bénéfices en recul en 2012. Ils subissent de plein fouet le gel des investissements décidé par les opérateurs de téléphonie américains et asiatiques.

+13% de croissance en 2013

La tendance devrait s’inverser en 2013. Les opérateurs américains ont annoncé une reprise de leurs dépenses afin de développer notamment leur réseau de télécommunication 4G. Une aubaine pour Alcatel-Lucent, très présent sur ce marché. Les prévisions de croissance du secteur varient, selon les analystes, de +2,3% à + 13%. Pour retrouver la confiance des marchés, Alcatel-Lucent devra en outre poursuivre sa politique de réduction des coûts. Le plan « Performance », engagé en 2012, prévoit une économie d’environ 1,25 milliards d’euros de dépense d’exploitation d’ici deux ans. Alcatel-Lucent a déjà annoncé en 2012, la suppression de 5000 postes dont 1400 en France. Le groupe s’est aussi engagé à réduire sa dette. Il doit rembourser environ 2,7 milliards d’euros de dette d’ici cinq ans. Porté par ces perspectives, le cours d’Alcatel-Lucent a connu un léger redressement (+4,79 depuis janvier 2013). Après son plus bas historique (0,71 euros en décembre 2012), il s’établit actuellement à 1,05 euros. Néanmoins télécommunication risque de connaître dans les prochaines années de nouvelles concentrations. On estime que le marché ne pourra pas longtemps abriter cinq équipementiers. Dans ces circonstances, on peut se demander si Alcatel-Lucent sera en mesure de résister.

 

Néanmoins pour beaucoup de spécialistes, le secteur des équipements de  télécommunication risque de connaître dans les prochaines années de nouvelles concentrations. On estime que le marché ne pourra pas longtemps abriter cinq équipementiers. Dans ces circonstances, on peut se demander si Alcatel-Lucent sera en mesure de résister.