La déferlante du business surf de la dernière décennie

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En seulement une dizaine d’années, le surf est passé d’une pratique confidentielle à un sport de masse, au point d’être désormais une discipline olympique. Effet de mode ou nouvelle vague à ne ne pas rater ?

La Vendée, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne… L’Hexagone ne manque pas de spots pour les surfeurs amateurs ou confirmés. Et depuis la fin des périodes de confinement, la ferveur semble avoir augmenté jusqu’à désormais devenir un business plus que rentable. L’argent du surf coule à flots !

La vague qui monte, qui monte…

Selon Report Linker, le marché mondial des équipements (vêtements, planches, accessoires en tous genres) s’estimait à 1,3 milliards de dollars en 2022. La même analyse analysait également que ce chiffre devrait monter à 2,2 milliards d’ici 2030 soit un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 2,2 %.

Et en France, pays du tourisme par excellence, les municipalités des côtes ne manquent pas de justement surfer sur cette vague. Le surf représente en effet à lui seul une manne financière annuelle majeure qui booste chaque année l’économie des littoraux. À Biarritz par exemple, berceau de la discipline sur le territoire depuis plus de 60 ans, un conseil municipal est spécifiquement dédié au surf pour encore augmenter les revenus déjà estimés à plus de 3 millions d’euros par an. Un joli trésor récolté dans les magasins sportifs, évidemment, mais également par l’hôtellerie, la restauration, etc… En somme, l’argent du surf ruissèle !

… Jusqu’au tsunami ?

Il faut dire qu’au-delà de la simple pratique sportive, le surf génère tout un écosystème : du tourisme donc, mais aussi une culture, une mode. À l’instar du basket par exemple qui fût vecteur d’un « lifestyle » spécifique aux couleurs d’Air Jordan ou des sonorités rap, le surf aussi a su se donner une identité propre. Look vestimentaire, festivals de musique, voyage, beach house, et même écologie… La surf culture, c’est tout cela à la fois !

Et comme souvent, ce lifestyle a logiquement engendré une industrie avec ses têtes de gondoles bien identifiées : Oxbow, Billabong, Rip Curl, Quicksilver… Autrefois une pratique underground associée à la culture hippie, le surf fait désormais partie de la culture populaire. 

Le hic, c’est que lorsqu’une marque construite sur la contre-culture s’étend trop vite au grand public, elle finit souvent par perdre son cœur de cible… Et finit par boire la tasse !

Broadriders Inc. et Authentic Brands Group

Et c’est justement ce qui est arrivé aux anciens champions de l’industrie de la glisse. Billabong, Rip Curl et Quicksilver en tête. Les 3 groupes australiens ont en effet connu de grosses difficultés financières entre 2015 et 2020, malgré la démocratisation évidente du surf. Tous appartiennent désormais au groupe Broadriders Inc, avant d’être rachetée à son tour par le conglomérat américain Authentic Brands Group. Une acquisition qui devrait se finaliser au troisième trimestre 2023, et qui permettra à ABG d’intégrer les 2,9 milliards de dollars de ventes annuelles engendrées par Broadriders. Une bonne opération, alors que les rumeurs parlent d’une offre à 1,3 milliard de dollars !

S’il est trop tôt pour affirmer qu’avec ce rachat, Authentic Brands Group va forcément devenir le nouveau patron de l’industrie du surf, il est certain que son PDG le Canadien Jamie Salter se positionne en ce sens ! Après un creux logique durant la pandémie et les périodes de confinements éparpillés à travers le globe, la vague a clairement redémarré avec des pics historiques en prévision.

Sources : blog.surf-prevention.com – linkedin.com