Des chercheurs américains révolutionnent le futur de l’aviation
Des chercheurs américains ont développé une technique de propulsion ionique qui avait été découverte dans les années 1920 puis abandonnée dans les années 1960. En faisant voler pour la première fois de l’histoire sur soixante mètres un prototype expérimental, les chercheurs ont créé une révolution dans le monde de l’aviation qui est porteuse d’espoir pour imaginer un avion de demain moins polluant.
Les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) viennent de mettre au point une technique qui devrait être le point de départ d’une révolution de l’aviation : un petit avion qui peut voler grâce à la propulsion électro-aérodynamique et qui n’a donc besoin ni de combustible, ni d’hélice.
Cette technique nécessite la constitution d’un champ électrique pour accélérer des ions et créer un vent artificiel qui permet de faire avancer l’avion. Le petit appareil qui a servi de prototype expérimental pèse 2,45 kg pour une envergure d’ailes de cinq mètres. Il ressemble à un drone équipé d’une aile et d’un système de propulsion filaire couplé à une batterie à haute tension chargée de créer le champ électrique.
Une avancée de 60 mètres à près de 30 km/h
D’après des images publiées par la revue Nature, on le voit réussir à avancer de 60 mètres dans un gymnase à une vitesse de 4,8 mètres par seconde (presque 30 km/h), ce qui est une première dans l’histoire des expérimentations sur ce type de propulsion.
La communauté scientifique s’est félicitée de cette réussite inattendue qui devrait conduire l’aviation du futur à utiliser davantage cette technique afin de réduire son empreinte carbone (en 2018, un vol de plus de 500 km revient à une empreinte carbone moyenne de 241 kg par passager contre 170,6 kg pour le même trajet en automobile). Cette propulsion est donc non polluante, utilise une électricité sans perte d’énergie, est silencieuse et peut éventuellement être couplée à des panneaux photo-voltaïques.
Une technique abandonnée il y a cinquante ans
Imaginée il y a déjà un siècle, la propulsion via moteur ionique avait été abandonnée dans les années 1960 en raison de son manque d’efficacité à basse vitesse. C’est d’ailleurs pour cette raison que les experts soulignent qu’à très haute vitesse, les rendements de ce type de moteur seront meilleurs.
On pourrait alors imaginer l’appareil volant de demain comme un modèle hybride qui permettrait aux avions d’être moins gourmands en carburant. Une évolution nécessaire lorsque l’on sait que le trafic aérien devrait doubler dans les vingt prochaines années et que la sonnette d’alarme est tirée en ce qui concerne l’urgence climatique.
Sur le modèle de Star Trek
Steven Barrett, du département aéronautique du MIT, s’est plu à décrire l’avion de demain : « Le futur de l’aviation ne devrait pas résider dans des choses comme les hélices et les turbines. Cela devrait plutôt ressembler à Star Trek, avec une sorte de lueur bleue et quelque chose qui plane dans les airs. »
Mais si la communauté scientifique s’est félicitée de ce premier test encourageant, le chemin est encore très long avant de voir apparaître ces modèles du futur sur le marché des avions de ligne. Le travail des spécialistes devrait encore prendre de nombreuses années tant en matière de compréhension et maîtrise de la propulsion que de réalisation d’appareils de grande envergure.
Mais la réalisation d’un tel travail ne peut qu’être un signe encourageant de ce que l’homme peut réussir à mettre en place dans les prochaines années pour trouver des alternatives au carburant afin de limiter son impact sur l’environnement.