Young Presidents’ Organization : 70 ans d’une histoire glorieuse

Business 0

En France, la Young Presidents’ Organization est malheureusement assez méconnue. Pourtant, avec plus de 33 000 membres répartis dans 142 pays, il s’agit sans doute du plus important réseau professionnel du monde.

Genèse

Nous sommes en 1950 lorsque le jeune Ray Hickok se retrouve à la tête de la Hickok Manufacturing Company suite au brutal décès de son père. À seulement 31 ans, il devient ainsi le CEO de la première entreprise à fabriquer des ceintures de sécurité, employant à l’époque plus de 300 personnes. Conscient du défi qui l’attend, il cherche naturellement du soutien auprès d’autres jeunes patrons se trouvant face à des responsabilités similaires.

Sa route croise alors celle de Robert Wood Johnson III, lui-même héritier du mastodonte pharmaceutique Johnson & Johnson. Le duo organise dans la foulée la première réunion de la Young Presidents Organization (YPO) à New York, dans le but de partager leurs expériences, suivre des formations sur mesure et surtout créer un réseau de jeunes patrons originellement cantonné aux USA.

Un réseau international 

Mais très vite, le réseau devient global, avec l’ouverture d’un chapitre au Canada en 1956 et aujourd’hui, chaque région du monde dispose d’au moins une vingtaine de chapitres locaux (84 sur le seul continent européen). Une internationalisation d’ailleurs incarnée par l’actuel PDG de la YPO : le Français Xavier Mufraggi.

Xavier Mufraggi

Ancien président du Club Med sur les zones Europe, Moyen-Orient et Afrique, ce dernier prend les rênes du YPO en 2020, après l’avoir rejoint il y a plus d’une décennie. Maintenant qu’il est devenu le « patron des jeunes patrons », il est probablement celui qui explique le mieux la fonction et l’organisation de la YPO.

Comment devenir membre ?

Pour entrer à la Young Presidents’ Organization, le premier critère est évidemment l’âge. En effet, l’association ne s’intéresse qu’aux candidatures de PDG de moins de 44 ans. Ceux-ci doivent en outre être à la tête d’une société dégageant au minimum 13 millions d’euros de chiffres d’affaires. La potentielle recrue doit également être coopté par au moins deux membres, et passer un entretien d’admission. Durant cette audience, les membres doivent s’assurer de la disponibilité et même de la bienveillance du candidat. 

En effet, au sein de YPO, on ne pratique pas, contrairement à ce que l’on pourrait penser, de lobbying. En fait, il est même assez mal vu de solliciter les autres adhérents pour faire des affaires ! Le but de l’organisation est avant tout le partage d’expériences et d’informations sur son secteur d’activité, son métier et sa zone géographique. En cela, plus qu’un réseau business, la Young Presidents’ Organization est avant tout un réseau d’entraide et de coaching. D’ailleurs, l’association entretient des relations privilégiées avec de grandes écoles telles qu’Harvard, le MIT ou encore l’INSEAD Business School pour pouvoir organiser des formations personnalisées et des conférences multi-annuelles.

Enfin, à l’exception de quelques « grands noms », la grande majorité des membres YPO demeurent anonymes. Au moment d’accepter un nouvel adhérent, l’organisation doit donc s’assurer que les postulants soient en mesure de respecter la totale confidentialité de ses membres.

Photos : newswire.com et ypo.org