Sailcoop relance les voyages à la voile
Le réseau coopératif Sailcoop est un projet en pleine émergence, qui vient d’être présenté le 8 septembre dernier à Marseille. Pour son initiateur, il s’agissait de trouver une solution alternative aux transports polluants que sont le bateau ou l’avion. Ainsi, Maxime de Rostolan a eu l’idée de développer un vaste réseau de transport à la voile, non seulement en France, mais également dans le monde.
Monter un projet à visée écologique, Maxime de Rostolan connaît puisqu’il a déjà fondé Fermes d’avenir, Bluebees et La Bascule. En effet, la conscience écologique fait partie de sa vie : “Je ne prends plus l’avion depuis sept ans, mais ma femme étant brésilienne, il lui est difficile de ne plus voir sa famille”, explique-t-il. Son idée de voyage en voilier enthousiasme deux de ses proches, Maxime Blondeau, président du Printemps écologique, le premier syndicat écolo, et le navigateur Arthur Le Vaillant. Ils embarquent avec lui dans le projet.
“Sailcoop est une ode à l’aventure et à la sobriété, une alternative à la course folle du monde. Un espace-temps qui conjugue le partage et le calme, la découverte du monde et de soi”, résume le trio dans sa présentation.
Des trajets vers la Corse dès l’automne
Et l’initiative semble séduire puisque déjà 250 personnes se sont dites intéressées par une Transat au printemps prochain, et près de 400 pour la Corse dès cet automne.
Sailcoop a conçu trois formules de voyage : les trajets ouverts, les trajets fixes, et les flottilles. La première est l’équivalent de Blablacar, un site mettant en contact des navigateurs disposant de places à bord, et des passagers potentiels bénéficiant ainsi d’un voyage à prix réduit. A côté de cette formule de covoiturage des mers, déjà proposée par d’autres sites, Sailcoop proposera dès l’automne des lignes régulières vers la Corse, puis vers d’autres îles françaises ou britannique. Ces lignes seront donc une alternative aux très polluantsferries.
Pour ces lignes, Sailcoop louera les voiliers à des particuliers, du monocoque au catamaran haut de gamme, y compris des bateaux de course. Cela permettra de valoriser les voiliers de plaisance. En effet les 200.000 bateaux de plaisance français restent à quai 97, 8 % de l’année en moyenne. Le coût par passager est évalué entre 50 et 120 euros par jour de navigation. Ce coût est donc compétitif en comparaison de celui de l’avion ou du ferry.
Qui plus est, de plus en plus de passagers dans le monde sont soucieux de leur empreinte carbone et se tournent vers un mode de vie moins polluant.
Une première transatlantique au printemps 2022
Un voyage vers les îles britanniques prendra de 5 à 10 heures, et la traversée vers la Corse entre 24 et 36 heures. Sailcoop prévoit des départs journaliers ou hebdomadaires, en fonction de la demande.
Enfin, le 3e volet de l’offre Sailcoop concerne les voyages pour des destinations plus lointaines, comme les Etats Unis, le Brésil, ou les Antilles. Sailcoop rêve de lancer des voyages en flottille de 15 à 20 bateaux qui navigueront ensemble. La première transatlantique est prévue pour le printemps 2022. Le coût par jour de navigation sera de 80 et 110 euros. “J’aime cette image du voyage en groupe, à la fois drôle et rassurante”, explique Maxime de Rostolan.
Au-delà de son aspect écologique, Sailcoop propose aussi une véritable aventure humaine, une expérience participative source de rencontres, et d’initiation au monde de la voile pour les néophytes. En effet, chacun sera invité à participer à la navigation, s’il le désire, en fonction de ses capacités. L’ensemble des voyages sera encadré par des professionnels, des marins, et des formateurs expérimentés pour garantir la sécurité et la richesse de l’expérience.
Sailcoop a tenu à donner aussi à son projet une dimension sociale. Ainsi la coopérative recrutera et formera à la navigation et à l’entretien des bateaux des personnes sans emploi.
Photos : revolution-energetique.com et twitter.com