La pénurie de puces électroniques freine la reprise économique
Une pénurie de composants électroniques est actuellement en train de freiner la reprise économique mondiale. Elle concerne notamment les semi-conducteurs, présents partout des smartphones aux avions en passant par notre frigo. Cette pénurie est le résultat d’une explosion de la demande et de matières premières qui se raréfient.
Une explosion de la demande de puces électroniques
Cette demande croissante en composant électroniques est clairement liée aux confinements, à l’essor du télétravail et des loisirs « à la maison » tels que les jeux vidéos ou les soirées Netflix. En 2020, plus de 300 millions de PC ont été vendus. Un record très certainement lié à nos nouvelles habitudes de travail.
Les modifications de nos modes de déplacements ne sont pas étrangers non plus à cette hausse de la demande. Vélos électriques, voitures électriques ou non utilisent de plus en plus d’électronique, et donc de puces. En réalité, tous les objets de notre quotidien utilisent de plus en plus de composants électroniques, de nos cafetières à nos radiateurs en passant par nos montres.
L’arrivée de la 5G partout dans le monde est également à l’origine d’une forte demande en matériaux semi-conducteurs.
Des ressources limitées
Ensuite, vient la raréfaction des matériaux semi-conducteurs, tels que le silicium. Les ressources de notre planète en la matière sont limitées, et l’augmentation des capacités de production ne suffira pas à elle seule à combler ce manque.
La tension sur les matières premières se fait d’ailleurs sentir dans tous les domaines, et pas uniquement pour la fabrication de puces électroniques. L’industrie du bâtiment est par exemple fortement impactée par des augmentations record du prix du bois, de l’acier ou encore du PVC, et de sérieux problèmes d’approvisionnement.
Une pénurie de puces électroniques qui a des effets directs sur nos vies
Les périodes de confinements et de fermetures terminées, la crise économique semblait presque derrière nous. Mais les pénuries en composants électroniques pourraient bien nous impacter directement. Dernièrement, plusieurs grandes entreprises ont annoncé une baisse d’activité, faute de semi-conducteurs.
Renault a par exemple annoncé anticiper pour cette année une perte de production d’environ 500.000 véhicules. Apple, de son côté, a dû faire des choix et ralentir la production de certains produits au profit d’autres. L’entreprise a notamment annoncé privilégier son iPhone 13 à à l’IPad, dont la production sera revue à la baisse, faute de composants.
En réalité, énormément d’industriels sur la planète sont affectés, qu’ils produisent des voitures, des téléphones, des consoles de jeu ou encore des panneaux solaires ou des antennes 5G. Le marché des semi-conducteurs représente 440 milliards de dollars chaque année, et est étroitement lié à de nombreux secteurs économiques.
Une pénurie de puces jusqu’en 2023?
Cette pénurie pourrait bien avoir des effets directs sur nos vies. À l’approche de Noël, et à l’heure de la maison connectée et du télétravail, nous pourrions bien connaître un manque d’approvisionnement ou une augmentation des tarifs de certains produits électroniques ou embarquant de l’électronique.
Difficile de dire quand cette pénurie prendra fin. Les industriels eux-mêmes ne semblent pas s’entendre sur cette question. Parmi eux, le P-DG d’Intel Pat Gelsinger, particulièrement sensible à ce sujet, semble pessimiste et ne voit pas d’éclaircie avant 2023.
Il faut dire que nombreux sont les facteurs qui pourraient empêcher un retour à la normale. Les questions d’approvisionnement en matières premières et de fabrication de composants électroniques sont devenues un enjeu diplomatique de haut niveau.
Cette crise révèle encore une fois l’extrême dépendance des pays occidentaux, et notamment de l’Union européenne envers l’Asie. Une dépendance qui risquerait de s’aggraver avec l’explosion du niveau de vie et de la consommation dans de nombreux pays asiatiques.
La guerre froide que se livrent la Chine et les Etats-Unis sur le plan technologique, notamment sur la question de la 5G, n’est pas de nature à apaiser ces tensions.
Source : media.lactualite.com