Nicolas Gaume, l’alpha et l’oméga du jeu vidéo à la bordelaise

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Nicolas Gaume, co-fondateur de Mimesis Republic et fondateur de Kalisto Entertainment, est une figure emblématique du jeu video Made in France depuis une trentaine d’années. Un visionnaire qui a inspiré la nouvelle génération bordelaise.

Nicolas Gaume c’est d’abord le papa de Kalisto Entertainment, une place forte du jeu vidéo indépendant entre 1990 et 2002. Sous sa direction, le studio bordelais a entre autres adapté Pac Man sur Super Nintendo, Adibou et Le cinquième élément sur PlayStation. Mais le natif des Hautes-Pyrénées a ajouté bien d’autres lignes sur son CV depuis la fermeture du studio.

Bientôt trente ans d’expérience

En effet, depuis la disparition de Kalisto en 2002, Nicolas Gaume enchaîne les expériences, évidemment dans le jeu vidéo, mais aussi dans les nouvelles technologies et les médias. Il passe trois années chez Ubisoft, tout d’abord en tant que directeur de leur studio parisien, puis en tant que consultant auprès de la direction. Comme souvent, il fait un choix judicieux en rejoignant Lagardère Active en 2005. En effet, il devient directeur de son département « jeux mobiles et applications » au meilleur moment. C’est à cette période que démarre le boom d’Iphone et Facebook en tant que plateformes de jeux.

Fort de ses nouvelles connaissances, il fonde Mimesis Republic en 2007, aux côtés de Sébastien Lombardo. La société développe des jeux multi-joueurs en réseau. Cela tout en surfant sur l’expansion du jeu social, soit un jeu qui se joue via un réseau social comme Facebook. 

Nicolas Gaume rejoint ensuite Microsoft France en 2015, avec la casquette de directeur général en charge des relations avec les éditeurs et développeur d’applications. En 2017, il est promu au siège  de Seattle et effectue le même travail mais à l’échelle mondiale ! Petite ironie, il s’occupe donc de gérer les relations de tous les développeurs qui travaillent avec les différentes plateformes de Microsoft à l’exception du… jeu vidéo!

Désormais devenu un acteur privilégié sur la scène internationale, Nicolas Gaume n’en oublie pas pour autant ses débuts à Bordeaux, et salue ce terroir de talents qui fait la fierté de l’Hexagone.

Le terroir bordelais

Si Ubisoft s’est installé à Bordeaux il y a déjà deux ans, le géant français a dû apprendre à se faire une place au milieu des studios intermédiaires qui peuplaient la Nouvelle-Aquitaine. Véritables atouts du jeu vidéo à la française, la créativité et le savoir-faire des Bordelais n’est plus à prouver. Absobo Studio, Shiro Games, Bordeaux Games… Ces noms n’évoquent peut-être rien aux néophytes de l’industrie vidéo ludique, mais pour les professionnels du milieu, des États-Unis jusqu’au Japon, ils symbolisent l’excellence depuis de nombreuses années. 

Le meilleur exemple est probablement Asobo, qui était le premier développeur indépendant de jeux vidéo à être né en France. C’était en 2002 et c’était directement sur les cendres fertiles du défunt Kalisto de Nicolas Gaume! Leur rayonnement est tel qu’ils se voient régulièrement confiés les adaptations de l’ogre Disney-Pixar, notamment avec des jeux Ratatouille, Toy Story 3 ou Wall-E. Une belle preuve de notoriété.

Un autre studio, nommé Motion Twin, a délivré en 2018 le jeu Dead Cells. Un succès critique et commercial unanimement salué par les joueurs du monde entier, et qui continue d’augmenter la notoriété bordelaise initiée par Nicolas Gaume alors qu’il n’avait que 19 ans. Désormais, l’écosystème bordelais a atteint une densité qui était inimaginable en 1990, à tel point qu’il serait bien trop fastidieux de lister de manière exhaustive tous les studios qui peuplent la Nouvelle-Aquitaine. Pour lui, la plus importante variable entre le XXe et le XXIe siècle tient un mot: formation.

L’éducation dans le jeu 

Il salue notamment l’École nationale du jeu et des médias interactifs numériques (ENJMIN). Si elle est certes située à Angoulême, elle est tout de même au 138 rue de Bordeaux. Tout un symbole. «Bordeaux réunit la qualité de vie, les infrastructures et les compétences, et désormais, une offre de formation haut niveau. L’existence de l’Enjmin est probablement la plus grande différence entre aujourd’hui et l’époque de Kalisto», affirme-t-il.

Si la dynamique bordelaise s’est bien sûr créée grâce aux talents de Shiro Games, d’Asobo, ou encore Ubisoft, il ne fait aucun doute que, en tant que précurseur du jeu vidéo français et bordelais, Nicolas Gaume a également sa part de responsabilité dans ce succès.