Fabrice Cambolive, le «Monsieur Afrique» du groupe Renault
Dans les rangs du groupe Renault depuis plus d’un quart de siècle, Fabrice Cambolive est arrivé en juillet 2017 aux commandes de la gigantesque région Afrique - Moyen-Orient - Inde, zone de développement majeur pour le constructeur automobile.
Fabrice Cambolive, français de 51 ans, est membre du comité de direction de la firme Renault au poste de directeur des opérations de la région Afrique – Moyen Orient – Inde (AMI). Créée en juillet 2014, la direction AMI avait pour objectifs d’améliorer les résultats du groupe dans cette région, notamment en Inde et en Algérie. Le pari a été tenu puisqu’aujourd’hui cette zone constitue un axe de développement économique majeur pour Renault en décrochant la deuxième place du groupe (491 151 véhicules vendus en 2016 contre 340 000 en 2014).
25 ans d’expérience à l’international chez Renault
Né en 1967, Fabrice Cambolive a passé près d’un quart de siècle chez Renault notamment à l’international. Ce diplômé de l’école supérieure de commerce de Toulouse est entré dans la firme en 1992 où il a occupé pendant plus de dix ans différentes fonctions commerciales en Espagne, en Suisse et en France. En 2005, il devient directeur marketing de Renault Allemagne puis, quatre ans plus tard, directeur commercial Renault, Dacia et Nissan en Roumanie. En 2011, Fabrice Cambolive est promu directeur commercial de Renault de la région Eurasie contribuant au fort développement du groupe notamment en Russie. En 2015, il rejoint la tête de Renault do Brasil dans un contexte de marché automobile en berne (-19,8 % en 2016). Grâce aux lancements des gammes SUV et pick-up développées localement, il permet à Renault d’augmenter sa part de marché à un niveau jamais atteint de 7,5 %.
Le potentiel considérable des pays émergents
De par ses différents postes de direction à l’international, Fabrice Cambolive a acquis une solide expertise qui lui permet aujourd’hui de diriger la gigantesque région Afrique – Moyen Orient – Inde couvrant 42 % de la population mondiale. Cette vaste région représente un potentiel considérable pour le groupe. En effet, de nombreux pays émergents affichent une croissance rapide et une classe moyenne en fort développement. Le Pakistan en est l’exemple type avec un taux d’équipement automobile de 16 véhicules pour 1000 habitants, quand il atteint les 32 en Inde et 255 en Iran.
Pour conquérir ces nouveaux marchés, Renault doit s’adapter aux marchés locaux et produire des véhicules attractifs à des prix adaptés. Parmi les succès du groupe dans cette région, on peut citer la Kwid, petite voiture low-cost qui a connu un beau succès en Inde, la Logan (appelée Tondar en Iran), la Sandero, le 4×4 Duster ou encore la Captur (Kaptur en Russie).
La présence du groupe au niveau local un atout majeur en Afrique
L’Afrique constitue également une réussite majeure pour le géant français de l’automobile, devenu leader du secteur en 2017 avec 17 % de part de marché et plus de 190.000 véhicules neufs vendus, passant devant Toyota (14 % de part de marché). Cette première place du groupe sur le continent africain masque néanmoins des résultats très contrastés d’une région à l’autre. En effet, le groupe affiche d’excellents résultats dans les pays du Maghreb avec 142 438 véhicules vendus (45,3 % de part de marché). Cette réussite repose notamment sur la présence du groupe au niveau local avec l’implantation de trois usines à Tanger et Casablanca (Maroc) et une à Oran en Algérie où la firme prépare déjà sa seconde usine. En revanche, les performances de Renault au sud du Sahara restent modestes (seulement 5 % de part de marché).
La nomination de Fabrice Cambolive à la tête de la région Afrique Moyen-Orient Inde confirme l’appétit de Renault pour le monde émergent où 800.000 ventes de véhicules sont attendues à l’horizon de 2022. Toutefois, l’incarcération récente du P-DG Carlos Ghosn au Japon risque d’avoir des répercussions négatives sur les résultats du groupe qui a vu son titre chuter en Bourse.