Google annonce Stadia, une plateforme de jeu vidéo en streaming

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En mars dernier à la Game Developper Conference (GDC), Google volait la vedette en détaillant son nouveau projet, une «console» de jeu nommé Stadia. Les guillemets sont de rigueur car Google et le directeur de sa section jeu vidéo, Phil Harrison, le clament haut et fort : la console, c’est une notion rétrograde mais Stadia : c’est le futur !

La proposition est assez simple à résumer. Avec Stadia, Google compte devenir le Netflix du jeu vidéo… ou plutôt étendre son YouTube ! Lors de sa conférence à la GDC, Phil Harrison illustre très clairement sa vision du futur. À la fin d’une bande-annonce d’Assassin’s Creed Odyssey, visionnée sur YouTube, un lien apparaît et permet de démarrer le jeu susnommé en streaming. Ainsi, vous pourrez jouer sans aucun téléchargement, installation ou mise à jour. Seule une connexion Internet sera nécessaire.

Stadia n’est donc pas une console mais bien un service. Si la comparaison avec Netflix revient souvent, c’est également parce qu’aucun matériel ne sera requis. Certes Google a déjà présenté sa propre manette de jeu, mais il ne sera pas obligatoire de l’acheter puisque le service devrait être compatible avec d’autres manettes de systèmes déjà existants (PlayStation, Xbox…).

Stadia veut devenir le Netflix du jeu vidéo

Une autre promesse d’envergure : la capacité de Stadia à s’imposer sur tous les écrans ! Évidemment, sur votre télévision et votre ordinateur mais aussi sur les tablettes ou les smartphones, bref tout appareil qui dispose de Chrome, le navigateur Internet de Google. Stadia vise partout et tout le monde. Mieux encore, Google promet qu’il sera possible de faire du «crossplay». À savoir, jouer à votre jeu préféré sur votre écran de télévision, sauvegarder votre partie puis la reprendre de manière quasi-instantanée sur un autre appareil. Et le tout en 4K et 60 images par seconde dès le lancement. Et comme Google voit décidément les choses en grand, ils ont déjà fièrement annoncé que leur technologie est déjà compatible avec les futures définitions 8K et 120fps.

Quid du prix et de la connexion nécessaire ?

Les promesses sont donc nombreuses et ambitieuses. Cependant, il reste tout autant de zones d’ombre qui font s’interroger les professionnels du jeu vidéo mais aussi les gamers.

Première question, et pas des moindres : quel sera le prix? On ignore jusqu’au modèle même de paiement. Le service sera-t-il soumis à un abonnement? Pourra-t-on acheter les jeux compatibles avec Stadia à l’unité? Peut-on envisager une baisse de prix des jeux puisqu’ils seront obligatoirement en version «dématérialisée» (sans boîte, ni CD)? Et puisqu’on parle des jeux, quel catalogue sera disponible sur Stadia? Si on sait déjà qu’Assassin’s Creed Odyssey fut le «patient zéro» aux États-Unis au moment de tester la technologie, alors qu’elle s’appelait encore Project Stream, on ne dispose que de très peu d’informations quant aux jeux à venir sur la plateforme.

Autre interrogation, et peut-être la plus importante : quel sera le débit minimal requis pour profiter au maximum des capacités de Stadia ? À la maison, la fibre optique semble être indispensable, et en nomade, il se pourrait bien que la 5G, dont la date d’arrivée n’est pas encore définie, soit obligatoire.

On attend le prochain E3

La plupart de ces questions pourraient bien trouver leurs réponses dès cet été au prochain E3, le plus grand salon du jeu vidéo qui se déroule chaque année à Los Angeles.

En effet, Stadia sera disponible dès cette année, d’abord en Amérique du Nord et «dans une grande partie de l’Europe». Il faudra donc rapidement lever le voile sur ces questions si Google veut bouleverser la planète jeu vidéo et s’imposer comme un nouvel acteur majeur de l’industrie aux côtés de Sony, Nintendo et Microsoft.