100 millions de touristes en 2020 : l’objectif ambitieux du gouvernement français
100 millions de touristes étrangers visitant l’Hexagone en 2020: c’est l’objectif fixé par le précédent gouvernement et qui a été maintenu par l’actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Après une année 2016 en baisse suite notamment à l’impact des attentats terroristes, le tourisme français connaît un net regain en 2017 et pourrait être en mesure d’atteindre ce chiffre symbolique.
2017: un rebond après une année 2016 difficile
Après une année 2015 record et l’accueil de 85 millions de visiteurs étrangers, ils ne sont que 82,5 millions à avoir foulé le sol français en 2016. La région parisienne est la plus touchée avec un recul de 10 % de clientèle étrangère. Les attentats parisiens de novembre 2015 puis de Nice le 14 juillet 2016 ont freiné l’arrivée de touristes étrangers, en particulier ceux en provenance d’Asie.
Le début d’année 2017 est heureusement plus positif. Selon l’Insee, le nombre de nuitées de clients étrangers s’est accru de 10 % au deuxième trimestre 2017 en France métropolitaine1. La hausse est encore plus forte en agglomération parisienne avec une hausse de 16 % par rapport au deuxième trimestre 2016. Un signe de reprise certain qui devrait se traduire par un nombre record de touristes cette année. « Selon nos prévisions, la France pourrait atteindre 89 millions de touristes en 2017″, a déclaré début juillet Jean-Yves Le Drian, durant un déplacement dans l’Eure.
Une telle projection rend encore plus accessible l’objectif des 100 millions de touristes étrangers. Si une augmentation de 5 % se poursuivait dans les trois prochaines années, cette barre symbolique serait en effet franchie.
Des chiffres flatteurs cachant certaines réalités
Depuis la fin des années 1980, La France est annuellement élue championne du monde du tourisme, forte de ses nombreux attraits touristiques et de son extraordinaire patrimoine culturel. Cependant, si l’on se penche sur les revenus liés au tourisme, ce résultat est moins glorieux avec seulement une quatrième place, derrière les Etats-Unis, la Chine, et l’Espagne en 20152. Le chiffre d’affaires du tourisme s’élevait cette même année à 158,6 milliards d’euros, dont un tiers réalisé par les touristes non-résidents (51,8 milliards d’euros), soit une dépense moyenne par touriste étranger de 613€. En comparaison, l’Espagne qui n’accueillait “que” 60 millions de touristes en 2015, dégageait par ailleurs 60 milliards d’euros grâce aux touristes étrangers, soit une dépense moyenne de 1.000 €.
Mais pourquoi une si pâle performance ? Premièrement, de par sa position géographique, une part importante des touristes étrangers (17 %) comptabilisés ne fait que transiter par l’Hexagone et ne reste qu’une nuit sur le territoire français. Le déficit de chambres d’hôtels en région parisienne, les investissement limités dans le secteur ces dernières années, l’ouverture des magasins le dimanche ou encore la baisse de compétitivité des hébergeurs français face à une concurrence ardue de la part de ses voisins européens sont autant d’autres facteurs explicatifs.
Un plan d’action suffisant ?
Représentant 7,5 % du PIB et générant environ deux millions d’emplois, le secteur du tourisme est un enjeu économique considérable pour la France. A l’occasion du dernier Conseil interministériel du tourisme tenu le 26 juillet 2017, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé les mesures du nouveau gouvernement pour renforcer le secteur et atteindre les objectifs fixés. Délivrance de visas plus rapide pour dix nouveaux pays, réduction du temps d’attentes aux douanes dans les aéroports, établissement d’un plan d’entretien des autoroutes entre Roissy, Orly et Paris, et préparation d’un plan d’investissement dans les stations balnéaires et de ski sont les mesures phares du nouveau gouvernement.
Si la sécurité n’apparaît pas dans ce plan, elle jouera pourtant un rôle essentiel car de nouveaux évènements dramatiques pourraient remettre en question toute croissance du secteur touristique français.