“Notre objectif, faire preuve de toujours plus de discernement !” – Laurent Gentel, Directeur général Immobilier de Marne & Finance

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Retour sur le MAPIC et état des lieux du secteur de l'immobilier commercial avec Laurent Gentel, Directeur général Immobilier de Marne & Finance.

MAPIC 2018 - Marne & Finance

Vous étiez au MAPIC 2018, le grand rendez-vous international de l’immobilier commercial, pour représenter Marne & Finance. Quelle a été votre impression générale de l’état du secteur ?

Cela fait plusieurs années que des collaborateurs de Marne & Finance se rendent systématiquement au MAPIC pour rencontrer des partenaires et identifier de nouvelles opportunités. Cette année, nous avons d’abord pu constater que le salon semblait avoir attiré un peu moins d’enseignes et de professionnels que les éditions précédentes. Nous sommes sur un marché tendu et les grands projets de développement sont moins nombreux. Nous avons également pu avoir la confirmation d’unee moindre appétence en matière d’investissement en général, notamment de la part des principaux assets managers et grand collecteurs français . L’ambiance de retail-bashing est bien présente.

Cependant, de nouveaux entrants suivent attentivement l’évolution du marché de l’investissement et pourraient y trouver des opportunités à des prix intéressants sur certaines classes d’actifs qui sont quelque peu délaissés aujourd’hui. Le secteur est donc bien en mutation !

Quel est le profil des enseignes qui se développent ?

Plusieurs enseignes nationales ou internationales, notamment spécialisées en périphérie  ont des velléités  fortes de développement. On peut par exemple citer Takko Fashion, Maxi Zoo, Centrakor, Gifi,Deichmann, Maxi-Bazar ou encore O’Tacos.

Ce sont des enseignes qui veulent vraiment se développer en France, souvent en périphérie et parfois même dans les villes moyennes. Elles ne cherchent généralement pas de projets pharaoniques mais des développement plus calibrés et cohérents. Beaucoup de ces enseignes exploitent des créneaux  low cost (équipement de la maison, ou électroménager).

De manière générale, quels sont les grands enjeux des enseignes discutés lors de cette nouvelle édition du MAPIC ?

Le développement du digital anime forcément les conversations ! Selon nous, l’expérience client se joue également dans les magasins physiques et il est d’autant plus important pour les enseignes qui n’ont pas su prendre le virage d’internet. On peut ici citer la FNAC, qui a vraiment contribué à cette prise de conscience. Leur plus grand magasin est sans aucun doute digital, en ligne, mais le Click & Collect réussit à générer du trafic dans le magasin. Ils l’ont compris et ils s’en servent.

Ainsi, on ne peut pas nier que l’omnicanalité aura un impact sur le reformatage des magasins. Si les enseignes auront moins besoin de grands espaces, l’expérience client devra être parfaite, quel que soit le type d’interaction : physique ou en ligne.

Enfin, pour beaucoup d’enseignes, l’expansion ne rime pas forcément avec création mais souvent avec rationalisation.

Que cela change-t-il pour une société foncière telle que Marne & Finance ?

L’ambiance générale du commerce nous incite à être de plus en plus attentifs à la qualité des emplacements, aux loyers ou à la qualité des biens. D’ailleurs, les négociations sur les loyers s’accentuent un peu partout, même dans les zones les plus convoitées ! Pour résumer, notre objectif est de faire preuve de toujours plus de discernement.

Nous sommes toujours résolument investisseurs en immobilier commercial et la stratégie de Marne & Finance reste la même !

Si l’on écarte l’opposition entre magasin physique et digital, quels seront les défis du secteur selon Marne & Finance ?

Tout d’abord, je tiens à dire que chez Marne & Finance nous n’avons pas d’inquiétude sur l’avenir du commerce physique. Les magasins physiques et digitauxl ne sont pas opposés, ils sont au contraire complémentaires !

Par ailleurs, je pense qu’il est important que les investisseurs continuent d’entretenir leurs actifs, d’accompagner les enseignes sur des sites qui répondent à des besoins. Il est aujourd’hui crucial de restructurer, faire bouger les formats et continuer à investir.

Le marché demande aujourd’hui plus de flexibilité, pour accepter de nouveaux types de commerces, comme les activités de loisirs, les plaines de jeux pour enfants. On le constate chez Marne & Finance : là où les gens ne vont plus faire les courses, il y a une vraie demande sur le commerce de loisir, les terrains de sport ou salles de sport en intérieur, la réalité virtuelle… Ces nouveaux modèles, autrefois mal aimés par les bailleurs, comme l’étaient les salles de cinéma, se développent et ont aujourd’hui des modèles économiques qui fonctionnent !