Economie collaborative : les clés d’une alliance réussie entre start-up et grandes entreprises
Une étude de PwC projette une croissance exponentielle la « sharing economy » (« économie collaborative ») qui pourrait passer de 15 milliards de dollars en 2013 à plus de 230 milliards en 2025. Sous peine de disparaître, les grandes entreprises ne peuvent pas passer à côté de cette révolution de l’économie collaborative à laquelle adhèrent spontanément clients et salariés.
L’économie collaborative : un nouveau business model en plein essor
Avec l’ère du tout numérique dans laquelle nous vivons depuis plus d’une décennie, l’économie collaborative bouleverse les modèles économiques traditionnels. Elle se base sur des plateformes d’échanges de biens et de services sur Internet (technologies réseaux « peer to peer »).
Les grandes entreprises doivent se remettre en question et prendre impérativement le tournant du collaboratif. Il ne faut désormais plus louper ce virage technologique sous peine de disparaître. Un exemple l’illustre : dans le classement de « Fortune 500 », la moitié des 500 premières entreprises américaines n’étaient pas répertoriées au début des années 2000. Le processus de « destruction créatrice » si cher à Schumpeter bat son plein.
Des process de production réactifs et souples
Des start-up œuvrant dans le collaboratif comme BlaBlaCar ou Airbnb ont des modes de fonctionnement mêlant hyper réactivité, souplesse et adaptabilité qui leur permettent de développer un projet, une application à la vitesse grand V. Les grands groupes sont souvent engoncés dans leurs process complexes de validation, empêtrés dans leurs certifications qualité à tous les étages qui freinent les temps de réaction.
L’alliance entre un grand groupe et une start-up est un moyen de s’adapter aux défis de l’économie digitale et aux modes d’interactions avec les clients/consommateurs très friands de pratiques collaboratives.
Les grandes entreprises ne peuvent pas survivre si elles ne prennent pas le tournant du collaboratif. Non seulement la « sharing economy » bouleverse la relation client mais elle impacte profondément les modes de travail des salariés. Selon MBO Parters, le nombre de travailleurs indépendants devrait dépasser celui des salariés d’ici 2020 aux États-Unis. On estime que 50 % de la main d’œuvre des entreprises devrait se situer hors du salariat traditionnel, laissant une part croissante aux freelances, consultants, micro-entrepreneurs et salariés indépendants. Les salariés freelances pourraient devenir les nouveaux bataillons de l’économie collaborative.
Des exemples réussis de greffe entre start-ups collaboratives et grands groupes
Dans le secteur de l’hôtellerie, le groupe Accor a racheté la plateforme spécialisée dans les services digitaux aux hôteliers, Fastbooking (créateur de sites Internet pour les hôtels, de solutions de gestion de canaux de distribution et de marketing digital).
Le secteur de l’assurance doit aussi faire sa mue technologique et s’appuyer sur des partenariats avec des start-up spécialisés dans l’économie collaborative. Des entreprises comme la Maif ou Axa misent ainsi sur une meilleure attention aux clients, un meilleur ciblage des offres. Par le biais des offres de services collaboratifs, l’objectif est de disposer de vecteurs digitaux de contacts plus directs avec le client.
Leroy-Merlin a ouvert son premier atelier collaboratif à Ivry-sur-Seine grâce à une alliance avec l’entreprise américaine TechSho. Le principe des ateliers Leroy-Merlin de TechShop est de mettre à disposition des machines et équipements professionnels moyennant un abonnement et une formation de base, sur le modèle des salles de sport.
La SNCF a acquis la start-up spécialisée dans la location de plus de 30.000 voitures entre particuliers (business model collaboratif par excellence), ce qui lui permet de proposer un service dans près de 3 000 gares où il n’y a pas d’agences de locations de véhicules.
La « sharing economy » est en plein essor. Elle contraint les grandes entreprises à faire leur mue numérique adossées à des startups spécialisées dans « l’économie collaborative ». C’est un jeu gagnant-gagnant. Pour rester dans la course à l’innovation, les grands groupes y gagnent en réactivité pour s’adapter à de nouveaux marchés, développent en interne des processus de relation client et des modes d’organisations plus souples. Côté start-up, l’alliance avec des grands groupes leur permet de tester des produits, des segments ou de nouvelles applications avec un filet de sécurité. Et en cas de réussite, cette collaboration facilite les levées de fonds pour se développer, sans compter un accès à des ressources que seules peuvent offrir de grandes structures telles que des expertises métiers ou des grands réseaux de distribution.