Le RGPD, garant de la protection des internautes
Le numérique révolutionne nos vies et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. De nombreux experts en nouvelles technologies estiment que d’ici dix à vingt ans, Internet abritera un véritable second monde réel dans une virtualité qui n’en serait plus une. Une tendance qui inquiète autant qu’elle fait fantasmer.
C’est donc le moment pour les gouvernements et les législateurs pour se pencher plus sérieusement sur une réglementation générale d’Internet. Depuis le 25 mai dernier, tout internaute aura remarqué que chaque site qu’il a l’habitude d’utiliser, se soucie tout à coup de savoir s’il veut consentir ou non à sa politique de gestion de vos données.
Le RGPD, une première étape
Le règlement général sur la protection des données (RGPD) mis en place par l’Union européenne oblige chaque entreprise présente sur le Web à être transparente en ce qui concerne la gestion des données de l’utilisateur. Ce dernier peut donc en connaissance de cause donner son accord ou non avant de se lancer sur le site. On imagine que des pays hors Europe vont également adopter ce type de réglementation dans un avenir proche.
L’alerte lancée par le scandale Cambridge Analytica qui a touché Facebook, a abouti à une prise de conscience de la part des utilisateurs. Plus question pour eux de voir les données personnelles s’évader et être utilisées à des fins commerciales et marketing par de grands groupes. On assiste à une réelle prise de conscience humaine des dangers de la numérisation et à une volonté grandissante de maîtriser ses propres données.
De nouveaux circuits favorables aux utilisateurs
Des moteurs de recherche indépendants tentent de se développer dans l’ombre du géant Google pour satisfaire les utilisateurs effrayés par la trop grande mainmise des « grands » du Web sur leur vie. On peut ainsi citer le Qwant, un moteur de recherche européen qui affirme ne pas revendre les données personnelles des utilisateurs. En effet, ce dernier se définit comme neutre et affiche des résultats allant dans ce sens, ne cherchant pas à influencer ses usagers.
Par ailleurs, certains analystes ont déjà jeté un pavé dans la mare en proposant de nouveaux circuits de financement pour les réseaux sociaux et pourquoi pas, de rémunérer les internautes si on utilise leurs données à des fins commerciales. Une manière, surtout, de parvenir à un encadrement des données de chacun, qui se perdent parmi les serveurs à travers le monde et dont n’importe qui pourrait profiter.
Facebook travaille avec des courtiers en données personnelles
On peut alors imaginer un futur pas si utopique qu’il n’y paraît, où, à l’image de la finance, on pourrait revendre ses données à un tiers ou les confier à un gestionnaire, ou encore les placer en fonction de ce qui paraît être le plus rentable. L’entreprise Facebook travaille déjà avec une vingtaine de courtiers en données personnelles.
On assiste donc à une sorte de paradoxe alors que le monde numérique domine plus que jamais nos vies : les hommes et les femmes vivent des rapports de plus en plus déshumanisés mais ont enfin décidé de prendre en main l’enjeu du virtuel. Au point que, dans les prochaines années, lorsque le monde virtuel sera aussi important que le réel, sa législation devra être organisée en proportion. Doit-on s’attendre à voir bientôt une cour suprême de l’Internet ?