Commerce équitable et finance solidaire, des défis communs

Comme tous les ans depuis 2009, le Salon des Solidarités a été l’occasion de nombreuses rencontres et a permis de sensibiliser les visiteurs aux pratiques responsables. Parmi ces dernières, le commerce équitable, ainsi que la finance solidaire, ont été l’objet d’une étude commandée par l’association Max Havelaar et par l’investisseur social Oikocrédit. Menée auprès d’un échantillon représentatif d’épargnants français, ses conclusions permettent de tirer de multiples enseignements et ouvre la voie à une étroite collaboration entre ces deux notions.
Les réponses données par les personnes interrogées démontrent que si le concept de commerce équitable est connu d’une grande majorité (93% des sondés en ont déjà entendu parler, et 65% pensent en connaitre précisément le fonctionnement), la finance solidaire, elle, manque cruellement de visibilité. A peine plus de la moitié des épargnants connaissent le nom de cette pratique financière, et seulement 18% d’entre eux déclarent en comprendre les principes. Pourtant, plus des deux tiers des personnes maîtrisant ces deux concepts les jugent efficaces et ont conscience d’effectuer un geste utile et engagé.
Des objectifs communs

Les acteurs à l’origine du sondage

Les raisons d’un rapprochement
L’économie solidaire contemporaine se veut la preuve que le commerce et la finance peuvent être envisagées d’un autre point de vue que le simple enrichissement. Cette alternative se place dans la mouvance de la consommation responsable et des mouvements sociaux considérant que le commerce et l’économie peuvent avoir une fin sociale. Si l’efficacité de ces concepts n’est plus à prouver, leur manque de visibilité, mis en relief par ce sondage, démontre la nécessité de mieux faire connaitre cette alternative au grand public. Si la plupart des banques proposent en effet des placements solidaires, ces derniers ne sont pas toujours mis en valeur ni expliqués comme il se devrait. Même problématique pour les produits issus du commerce équitable, souvent disponibles en magasin ou en grande surface, mais trop peu mis en avant. Pourtant, 52% des épargnants interrogés affirment avoir déjà acheté des produits fairtrade.
« Tout reste à inventer »
Selon Anne-Marie Berthier, directrice de la communication et des relations extérieures chez Max Havelaar, cette première prise de parole commune et cette étude démontrent que « tout reste à inventer » afin de promouvoir et de rapprocher ces pratiques équitables et profitables à la fois pour les consommateurs, les investisseurs, et les producteurs qui trouveront ainsi des financements et des débouchés pour leurs produits. Forts de ce sondage, les acteurs de ces pratiques solidaires devront donc trouver des solutions communes afin accroître la visibilité de leurs actions.