Pitch My Church, l’Eglise à l’heure du numérique

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Pitch My Church couronne, comme chaque année depuis 2016, les meilleures initiatives des entrepreneurs chrétiens.

C’est au Collège des Bernardins que s’est déroulée, le 6 mars dernier, la troisième édition de Pitch My Church. Cet évènement, qui vise à fédérer les acteurs de l’Eglise numérique, a décerné plusieurs prix à des start-up mettant la technologie au service de la foi chrétienne.

Quand la foi rencontre le numérique

En ce soir du 6 mars, plus un siège n’était disponible dans le grand auditorium du Collège des Bernardins. 400 personnes se sont déplacées pour assister, sous les voûtes du XIIIème siècle, au palmarès du grand rendez-vous annuel de l’innovation chrétienne. Sur scène, les trois lauréats sélectionnés disposent de quatre minutes pour « pitcher » leur projet. Au public de voter, via Twitter ou Facebook, pour ceux qui les auront le plus séduit.

Le succès de cette troisième édition, retransmise en direct sur la chaine KTO et couverte par de nombreux journalistes, témoigne de l’engouement suscité par le label LaChurchTech. S’inspirant de l’écosystème LaFrenchTech et de son logo, dont le coq a été remplacé par un poisson (symbole des premiers chrétiens), ce label a été pensé par l’association Eglise & Innovation Numérique. Son but : promouvoir les projets numériques au service de l’Eglise et des croyants. Voir son projet sélectionné pour l’évènement annuel de Pitch My Church apporte aux entrepreneurs une visibilité certaine, mais aussi la possibilité d’entrer en relation avec nombre d’investisseurs potentiels.

Et les gagnants sont…

Les trois finalistes retenus cette année ont donc tour à tour présenté leurs projets. S’inspirant des programmes de coaching qui fleurissent sur les smartphones, Timothée Berthon a imaginé l’application YouPray qui propose une « remise en forme spirituelle » en facilitant le recueillement. Reprenant des liturgies célèbres telles que le Rosaire ou la Louange, le programme permet de prier au rythme de l’utilisateur, quel que soit le lieu où il se trouve et le temps dont il dispose. Encore au stade de développement, l’application sera disponible à la mi-mai 2018.

Côme Besse a, quant à lui, fondé une start-up avec sa sœur Astrid. Divine Box permet de recevoir mensuellement sous forme de colis, moyennant un abonnement débutant à 29,90€ par mois, des produits issus des abbayes. Pâtés, fromages, bières trappistes, chocolats et crèmes de soin bio sont au menu de cette box dont le contenu change à chaque envoi selon la saison.

Enfin, Jean-Baptiste Maillard est monté à la tribune pour défendre Light in the Dark, une association promouvant l’évangélisation sur internet. Multipliant les sites web, la start-up tente de répondre aux grandes questions qui animent le christianisme en mettant en relation, sous forme de chat, théologiens et aspirants chrétiens. Au terme de la soirée, le verdict des 28.300 votants est tombé : le projet Divine Box a séduit le public, tandis que l’application Youpray raflait à la fois le prix spécial des Bernardins et le prix Oremus.

Pléiade de projets

La soirée s’est poursuivie dans les salles attenantes, rebaptisées pour l’occasion « village de l’innovation ». La trentaine de stands présents ont permis de constater le dynamisme qui anime l’Eglise 3.0. Parmi la multitude de projets, GeoConfess, une application de géolocalisation permettant de trouver un confesseur à proximité, La Quête, servant à démonétiser les offrandes, Entourage, pour gérer les groupes de maraudes, ou encore Ephatta, véritable Airbnb à destination des chrétiens. Sites de financement participatif et Business Angels étaient aussi présents sur les stands.

De quoi encourager les créateurs de start-up, qui obtiennent au sein de l’écosystème de LaChurchTech conseils et soutiens leur permettant de mener à bien leurs projets. François Pinsac, qui fait partie des membres fondateurs de l’association Eglise & Innovation Numérique, mise sur le succès de Pitch My Church pour attirer toujours plus d’entrepreneurs, mais aussi pour inciter l’Eglise à ne pas rater le train du numérique.

Un pari en passe d’être remporté, malgré une méfiance initiale que François Pinsac juge normale : « L’Eglise a toujours mis du temps à réagir aux grandes révolutions. Nous serons patients avec elle mais les premiers contacts sont encourageants. ». Le Saint-Père lui-même n’a-t-il pas déclaré, en janvier 2014, qu’Internet était un « don de Dieu » et invité les catholiques à devenir « citoyens du numérique » ?